Des mesures dites « de sauvegarde » destinées à protéger l’industrie sidérurgique européenne de l’acier étranger qui ne trouve plus de débouchés aux États-Unis à cause des taxes punitives de Donald Trump entreront en application jeudi, a annoncé mercredi la Commission européenne.
« Les droits de douane américains (…) entraînent un détournement des échanges, ce qui pourrait causer de graves préjudices aux sidérurgistes et aux travailleurs de l’UE », a expliqué la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström, citée dans un communiqué.
« Nous n’avons pas d’autre choix que d’introduire des mesures de sauvegarde » pour protéger l’industrie européenne « contre une poussée des importations », a-t-elle ajouté.
Ces mesures, qui concernent 23 catégories de produits en acier, sont mises en place de manière provisoire, le temps qu’une enquête de la Commission lui permette de prendre une décision finale, « au plus tard début 2019 », souligne l’exécutif européen.
Elles prendront la forme de contingents tarifaires, c’est-à-dire qu’au-delà d’un certain quota d’importation, des droits de douane de 25 % commenceront à être appliqués.
Le quota fixé par la Commission correspond pour chaque produit à la moyenne des importations sur les trois dernières années.
Ces mesures seront appliquées à l’ensemble des pays du monde, à l’exception de quelques pays en voie de développement aux exportations limitées, mais aussi de la Norvège, de l’Islande et du Liechtenstein.
Mesures de rétorsion
Les États-Unis imposent depuis début juin des droits de douane punitifs de 25 % sur l’acier européen, une décision contre laquelle l’UE a déjà déposé une plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Les Européens ont également instauré des mesures de rétorsion contre certains produits américains emblématiques, comme les jeans ou le beurre de cacahuète.
Le conflit commercial entre l’UE et les États-Unis risque de s’aggraver, Donald Trump ayant menacé de taxer les importations américaines de voitures produites dans l’UE.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker doit se rendre à Washington le 25 juillet pour y rencontrer le président américain, dans le but de désamorcer ces tensions.