Accusé d’antisémitisme depuis que le radical Jeremy Corbyn est à sa tête, le Parti travailliste britannique a adopté un code de conduite qui ne reprend que partiellement la définition d’ « antisémitisme », indignant la communauté juive et des responsables politiques.
Le document, adopté par le comité national exécutif du principal parti d’opposition mardi, indique que l' »antisémitisme est une forme de racisme » mais omet de citer quatre comportements considérés comme discriminatoires, selon la définition adoptée par le gouvernement britannique en 2016.
Parmi les discriminations non mentionnées dans le code, « accuser les juifs d’être plus fidèles à Israël qu’à leur propre pays » ou encore « comparer les politiques actuelles d’Israël à celle des nazis ».
Le grand rabbin Ephraim Mirvis avait affirmé dans une lettre lundi qu’un vote en faveur de ces nouvelles lignes de conduite enverrait un « message de mépris à la communauté juive ».
Mercredi, John Woodcock, député travailliste de Barrow et Furness, a annoncé son départ du parti, dénonçant dans une lettre le « Labour de Jeremy Corbyn », où, selon lui, « on tolère l’antisémitisme » et où « la gauche radicale a pris le dessus à presque tous les niveaux ».
Devant le Parlement, la Première ministre Theresa May a critiqué le document: « Tous les partis politiques devraient adopter la définition de l’antisémitisme (reconnue par le gouvernement britannique, ndlr) mais malheureusement, le Parti travailliste n’est pas de cet avis », a-t-elle souligné.
Et le groupe des « Travaillistes contre l’antisémitisme » a condamné dans un communiqué la mise en place du code de conduite, argumentant que « le parti travailliste n’a pas le droit de dire aux communautés minoritaires ce qui constitue ou pas une discrimination contre elles ». Ce groupe envisage de déposer une plainte officielle contre le parti.
Depuis l’arrivée de Jeremy Corbyn à la tête du Labour en septembre 2015, plusieurs membres du Parti travailliste ont été suspendus, expulsés ou forcés de démissionner pour avoir fait des déclarations antisémites.
L’ancien maire de Londres Ken Livingstone avait démissionné fin mai du parti, emporté par les accusations d’antisémitisme qui pesaient sur lui.