Mercredi, l’ambassadeur des Etats-Unis, Richard Mills a annoncé qu’il est encore trop tôt pour que les investissements américains en Arménie augmentent de façon importante, malgré les efforts du nouveau gouvernement pour améliorer l’environnement des affaires domestiques.
Mills a ajouté que les potentiels investisseurs américains surveillent de près le développement de la situation du gisement d’or d’Amulsar.
L’entreprise concernée, Lydian International, fait face à un avenir incertain suite au récent changement de gouvernement. Selon les statistiques officielles arméniennes, Lydian était la principale source de 246 millions de dollars d’investissements étrangers en Arménie l’année dernière.
« Les actions du gouvernement pour s’attaquer au problème de corruption et assurer des conditions de concurrence équitables sont très appréciées aux Etats-Unis par les investisseurs américains », a déclaré M. Mills. « Mais je pense qu’il est encore trop tôt pour que de nouveaux investissements importants soient annoncés en Arménie. »
« Nous recevons beaucoup d’expressions d’intérêt de la communauté des affaires aux États-Unis sur les opportunités locales », a-t-il déclaré. « Mais ces investisseurs potentiels attendent maintenant de voir si le gouvernement mettra en place des actions concrètes. Ils veulent également voir comment les enquêtes sur les accusations de corruption vont être menées. Les procédures seront-elles suivies de manière équitable, conformément à la loi ? »
« Et ils souhaitent voir comment le gouvernement traite les firmes américaines et même les firmes arméniennes qui opèrent déjà ici », a précisé M. Mills. « Sont-elles traitées équitablement lors des enquêtes sur leurs impôts ? Est-ce fait de façon équitable ?
« Ils suivent les difficultés de Lydian et la façon dont le gouvernement gère ces questions très sensibles et controversées. Lydian sera-t-il traité équitablement au fur et à mesure que ce processus se déroulera ? »
Toutes les routes menant au gisement d’or ont été bloquées depuis le 23 juin par un groupe de résidents des communautés voisines qui protestent contre les opérations d’extraction d’or qui devaient commencer avant la fin de cette année.
Pachinian a déclaré à la fin du mois dernier que Lydian devait être autorisé à reprendre ses activités en attendant les conclusions d’un groupe de travail gouvernemental ad hoc qui commencera bientôt à inspecter l’entreprise. Le groupe de travail devrait soumettre ses recommandations au gouvernement avant la fin du mois.
Le site minier, situé à environ 160 kilomètres au sud-est d’Erevan, est resté bloqué après la visite de Pachinian le 6 juillet. Le Premier Ministre s’est plaint la semaine dernière des dirigeants de Lydian, qui n’auraient pas adopté une position « constructive » lors de sa visite. Il n’a pas élaboré.
La société, qui est enregistrée dans les îles anglo-normandes mais dont le siège social est situé dans le Colorado, soutient qu’elle a obtenu ses licences minières conformément à la législation arménienne. Lydian a répondu aux préoccupations concernant l’impact environnemental de l’extraction de l’or à Amulsar en affirmant qu’une technologie moderne et sûre serait utilisée.
Lydian prétend avoir déjà investi plus de 300 millions de dollars dans le projet et considère la perturbation de ses opérations illégale. La société n’a pas exclu la possibilité d’une action judiciaire contre l’Etat arménien.
Mills a précisé mercredi qu’il pensait que le gouvernement de Pashinian s’était engagé à « créer un bon climat d’investissement ». « Alors, je suis confiant », a-t-il déclaré.