L’Union européenne s’est dite « préoccupée » aujourd’hui par l’adoption d’une loi définissant Israël comme « l’Etat nation du peuple juif », car cela risque de « compliquer » la solution à deux Etats pour régler le conflit israélo-palestinien.
« Nous sommes préoccupés et nous avons fait part de notre inquiétude aux autorités d’Israël », a déclaré la porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, lors d’un point-presse.
« Nous respectons la souveraineté d’Israël, mais les principes de base, y compris le droit des minorités, doivent être respectés », a souligné la porte-parole, Maja Kocijancic. La porte-parole européenne s’est refusée à tout commentaire spécifique sur l’adoption de cette loi par le Parlement israélien. « La solution à deux Etats est la solution défendue par l’UE et tout doit être fait pour éviter de mettre des obstacles et empêcher cette solution de devenir réalité », a-t-elle rappelé.
La loi sur l’Etat-nation du peuple juif « risque bien évidement de compliquer les choses », a-t-elle estimé. « Nous allons travailler avec les autorités d’Israël sur tout ce qui risque d’empêcher la solution à deux Etats de voir le jour », a-t-elle répété. La Knesset a adopté jeudi une loi définissant le pays comme « l’Etat-nation du peuple juif », un texte polémique qui suscite des accusations de « racisme » envers la minorité arabe. La loi fait de l’hébreu la seule langue officielle d’Israël, alors que l’arabe avait auparavant un statut identique.
Elle déclare en outre que l’établissement de « localités juives (sur le territoire israélien) relève de l’intérêt national » et proclame que Jérusalem est la capitale d’Israël, y compris la partie orientale de la ville annexée et occupée. Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d’Israël en 1948. Ils représentent 17,5% de la population israélienne très majoritairement juive et se disent victimes de discriminations.
Les relations entre l’UE et Israël sont régulièrement sujettes à des frictions. Le chef de la délégation de l’UE en Israël, Emanuele Giaufret, a été d’ailleurs convoqué au ministère israélien des Affaires étrangères pour ingérence dans le vote du projet de loi controversé au Parlement.