Les candidats au permis de conduire en Autriche ne pourront bientôt plus passer la partie théorique de l’examen en langue turque comme cela était jusqu’ici possible, a annoncé samedi le ministre des Transports justifiant cette décision par un souci d’économie et d’intégration.
Sur les 299.687 examens du permis passés l’an dernier, seuls 3.631, soit 1,2 %, l’ont été en turc. Quelque 360.000 personnes d’origine turque vivent en Autriche, dont 117.000 de nationalité turque.
Ministre des Transports issu du parti d’extrême droite FPÖ, formation alliée aux conservateurs du chancelier Sebastian Kurz, Norbert Hofer a indiqué dans un communiqué que la mesure s’appliquerait à partir de 2019.
« Chaque langue supplémentaire proposée entraîne pour l’Etat des coûts à cinq chiffres qui ne sont pas justifiables », a-t-il expliqué.
A cet égard, offrir l’examen en turc crée une injustice par rapport aux locuteurs d’autres langues qui ne sont pas proposées, ajoute le ministre.
Les examens continueront cependant d’être proposés en anglais, « la langue internationale », en croate et en slovène, deux minorités linguistiques historiquement présentes en Autriche qui bénéficient de droits spécifiques.
« Il y a naturellement la question des coûts mais l’essentiel pour moi est d’établir clairement dans quelles langues il est judicieux de proposer l’examen », explique M. Hofer selon qui la nouvelle mesure doit aussi être « une incitation à apprendre l’allemand et à répondre aux questions de l’examen en allemand ».
L’examen en turc était proposé depuis 1998, reposant sur la « bonne volonté » des autorités autrichiennes.
Le parti conservateur ÖVP a salué la mesure, soulignant que « la maîtrise de l’allemand est la clef de l’intégration ».
Les Turcs d’Autriche font régulièrement l’objet de critiques du FPÖ, parti hostile à l’immigration.
En 2017, 2.301 examens ont été passés en anglais, 2.112 en croate et 139 en slovène.