Groggy après la chute de Mariano Rajoy, le Parti Populaire espagnol (droite) va choisir ce samedi son nouveau chef, entre Soraya Saenz de Santamaria, ancienne bras droit de Rajoy, et Pablo Casado, jeune loup tendance droite dure.
Le congrès extraordinaire du PP, qui a commencé vendredi, connaîtra son dénouement samedi vers 13h00 avec le vote de 3.082 grands électeurs, chargés de désigner le nouveau président du parti qui sera son candidat lors des prochaines législatives, prévues au plus tard mi-2020.
Président du parti depuis 2004 et à la tête du gouvernement espagnol depuis 2011, Mariano Rajoy, qui n’a pas voulu désigner de dauphin, a quitté la vie politique début juin, quelques jours après avoir été brutalement éjecté du pouvoir le 1er juin, coulé par la condamnation de son parti dans un méga-procès pour corruption. Ce scandale avait permis au socialiste Pedro Sanchez de faire adopter une motion de censure et de se hisser à la tête de l’exécutif avec le soutien du parti de gauche radicale Podemos, des indépendantistes catalans et des nationalistes basques.
Dans un dernier discours vendredi en tant que président du PP, Mariano Rajoy, ému, a dit « au revoir » et « merci » aux militants de son parti, défendant son bilan et critiquant Pedro Sanchez, accusé d’être rentré au palais de la Moncloa « par la porte de derrière ».
Les grands électeurs du PP ont le choix entre deux orientations, symbolisées par les candidats désignés le 5 juillet par les militants, lors de primaires inédites au sein du parti. La continuité avec Soraya Saenz de Santamaria -numéro deux des gouvernements Rajoy durant six ans et demi-, ou bien un virage à droite toute avec Pablo Casado, député de 37 ans qui propose une refondation conservatrice du parti.
Le vainqueur de ce duel devra recomposer un parti qui a perdu trois millions d’électeurs entre les législatives de 2011, où Rajoy avait obtenu la majorité absolue, et celles de 2016. Beaucoup d’entre eux se sont tournés vers le petit parti libéral Ciudadanos, grand rival du PP au centre-droit. Le PP, première force politique au Parlement, devra en tout cas se mettre rapidement en ordre de bataille: des scrutins municipaux, régionaux et européens l’attendent dès mai 2019.