Marine Le Pen : le Parlement européen gèle les subventions du Rassemblement national

Après la justice française, le Parlement européen coupe à son tour les vivres au parti de Marine Le Pen.

Les subventions attribuées aux élus du Rassemblement national (RN) siégeant à l’Assemblée de Strasbourg pour financer leur activité ou recruter des collaborateurs ont été gelées en raison des soupçons de détournements. D’autres privations de moyens pourraient être décidées, indique-t-on de source proche de l’institution, le préjudice invoqué avoisinant 7 millions d’euros pour la période 2009-2017 visée par l’enquête, selon l’avocat du Parlement, Antoine Maisonneuve.

Le 8 juillet, Marine Le Pen s’était indignée d’une « volonté d’assassiner » son mouvement après que les juges parisiens Claire Thépaut et Renaud Van Ruymbeke avaient ordonné la saisie de quelque 2 millions d’euros d’aides publiques (2.040.184 euros précisément) au titre du financement légal des partis. Ouverte en 2015, l’enquête judiciaire progresse désormais à grande vitesse. Outre la mise en examen de Nicolas Bay, vice-président du RN, les juges ont récemment prononcé celle de Bruno Gollnisch, figure historique du mouvement, pour « abus de confiance ». Les soupçons des juges visent toujours les mêmes pratiques : l’utilisation d’assistants payés sur les fonds du Parlement européen pour des tâches bénéficiant au parti. Les investigations ont établi que 23 des 54 assistants parlementaires recensés déclaraient le siège du FN (devenu RN) comme lieu de travail, et huit d’entre eux y exerçaient à temps plein.