La Turquie accuse l’Allemagne d’avoir « le virus du fascisme » dans le sport

«Je félicite Mesut Özil qui, en quittant l’équipe nationale d’Allemagne, a marqué le plus beau but contre le virus du fascisme.»


 

Plusieurs ministres turcs ont salué la décision prise dimanche par le joueur de football allemand d’origine turque Mesut Özil de quitter la sélection d’Allemagne, l’un d’eux saluant «un but contre le virus du fascisme.» «Je félicite Mesut Özil qui, en quittant l’équipe nationale d’Allemagne, a marqué le plus beau but contre le virus du fascisme», a tweeté dans la nuit de dimanche à lundi le ministre turc de la Justice Abdülhamit Gül. Son homologue des Sports Mehmet Kasapoglu a, lui, affirmé sur Twitter soutenir «pleinement la position honorable de notre frère Mesut Özil», partageant une photographie du joueur avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. C’est ce cliché d’Özil et de son compatriote Ilkay Gündogan avec M. Erdogan, alors en pleine campagne électorale pour sa réélection finalement obtenue le 24 juin, qui a valu aux deux joueurs de lourdes critiques, surtout après l’élimination précoce des champions du monde 2014 dès la phase de groupes du Mondial 2018.
Sortant de son silence, le milieu de terrain d’Arsenal a annoncé dimanche qu’il quittait la sélection allemande en mettant en avant le « racisme » dans les critiques dont il est victime depuis. Dans un long message publié sur Twitter il ajoute que son geste n’avait «aucune intention politique». Certains observateurs ont accusé Özil et Gündogan de manquer de loyauté envers l’Allemagne, le manager de la Mannschaft Oliver Bierhoff allant même jusqu’à affirmer «qu’il aurait fallu envisager de se passer d’Özil» pour le Mondial. «Comme beaucoup de gens, mes racines ancestrales recouvrent plus qu’un seul pays», s’est défendu Özil sur Twitter dimanche. «J’ai certes grandi en Allemagne, mais mon histoire familiale a ses racines solidement basées en Turquie. J’ai deux cœurs, un allemand et un turc», a-t-il ajouté. Avant qu’il n’annonce renoncer à la sélection allemande, le porte-parole du président turc Ibrahim Kalin avait déploré qu’Özil ait à se défendre de la sorte. «Quel dommage pour ceux qui se disent tolérants et multiculturalistes!», avait-il tweeté.