Le ministre français de l’Intérieur Gérard Collomb a reconnu, lundi lors de son audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale française, avoir été informé le 2 mai dernier des violences d’Alexandre Benalla sur des manifestants du 1er mai à Paris, en renvoyant cependant la responsabilité au préfet de police de Paris.
Interrogé sur la présence d’Alexandre Benalla le 1er mai, Gérard Collomb a déclaré qu’il n’en savait rien et que la préfecture de police « était sans doute informée de sa venue » mais « pas forcément le préfet de police lui-même ».
Le ministre de l’Intérieur a condamné « la plus grande fermeté » les actes reprochés à Alexandre Benalla, affirmant qu’il ne revenait pas au ministère de l’Intérieur de saisir l’autorité judiciaire.
Concernant l’autorisation du port d’arme dont a bénéficié Alexandre Benalla, M. Collomb a également renvoyé la responsabilité à la préfecture de police de Paris.
« Les avis des services étaient défavorables. Mes prédécesseurs et moi-même avons refusé la délivrance d’une autorisation de port d’arme. Toutefois, par un arrêté du préfet de police du 13 octobre 2017, M. Benalla s’est vu délivrer une autorisation de port d’armes sur un autre fondement de la sécurité intérieure, sans que mon cabinet n’en ait été avisé. Je l’ai découvert mercredi dernier », a-t-il expliqué.
Interrogé sur le véhicule d’Alexandre Benalla équipé d’accessoires réservés à la police nationale, Gérard Collomb a indiqué ne pas être en mesure d’indiquer pourquoi et comment « il a pu disposer d’un véhicule » avec ce type d’équipements.
Auditionné juste après le ministre de l’Intérieur, le préfet de police de Paris, Michel Delpuech a pour sa part déclaré « ne jamais avoir été sollicité par qui que ce soit » concernant la présence d’Alexandre Benalla lors de la manifestation le 1er mai à Paris.
« J’ai lancé des investigations internes pour savoir comment M. Benalla s’était retrouvé place de la Contrescarpe alors que je n’en étais pas informé », a indiqué le préfet de police de Paris, précisant qu’il avait pris connaissance des vidéos montrant les violences d’Alexandre Benalla sur des manifestants « le 2 mai ».
M. Delpuech a affirmé avoir été contacté dès le 2 mai par un collaborateur de l’Elysée sur les faits de violences d’Alexandre Benalla et s’est retourné vers le cabinet du ministère de l’Intérieur qui a affirmé être informé de cette affaire.
Alexandre Benalla était « un interlocuteur connu des autorités », a fait savoir Michel Delpuech, précisant qu’il s’agit d’un individu qui s’est mêlé aux services de police.
Selon le préfet, cette affaire est la conséquence de « dérives individuelles inacceptables, condamnables, sur fond de copinage malsain », et cette affaire ne serait pas « sans conséquences sur la préfecture de police ».