Un journaliste a été assassiné mardi près de Cancun, dans l’Etat touristique de Quintana Roo (est du Mexique), devenant le septième reporter tué dans le pays depuis le début d’année.
Ruben Pat, le directeur de l’hebdomadaire Playa News, a été abattu alors qu’il se trouvait à l’extérieur d’un bar, tôt le matin, à Playa del Carmen, située à environ 60 kilomètres de la célèbre station balnéaire de Cancun.
Les autorités judiciaires locales ont condamné dans un communiqué « l’intimidation exercée contre la profession de journaliste par des attaques violentes », promettant de rendre justice à la victime.
Fin juin, un autre journaliste de cet hebdomadaire en ligne, José Guadalupe Chan, 35 ans, avait été abattu à Felipe Carrillo Puerto dans ce même Etat de la côte caraïbe.
Ruben Pat avait été interviewé en juin par l’AFP après le meurtre de son collègue, précisant que ce dernier avait reçu des menaces par téléphone liées à son activité journalistique.
Le secteur de Cancun et Playa del Carmen, très apprécié des touristes étrangers notamment pour ses plages, a connu ces dernières années une forte augmentation des violences liées au crime organisé.
En 2016, une fusillade entre groupes criminels avait fait cinq morts à Playa del Carmen lors d’un festival de musique électro, dont deux Canadiens, un Italien et un Colombien.
Selon l’ONG Semáforo Delictivo, 279 assassinats liés au narcotrafic ont été recensés depuis le début d’année dans cette région.
Le Mexique est l’un des pays les plus dangereux pour exercer le métier de journaliste, avec déjà sept journalistes tués en 2018.
En 2017, 11 journalistes ont été assassinés dans le pays, et au total plus d’un centaine depuis l’an 2000, selon plusieurs ONG de défense de la liberté d’expression.
Les meurtres de journalistes se déroulent le plus souvent dans des Etats où la présence du crime organisé est forte, et bénéficie de complicités au sein des autorités locales que le travail des journalistes peut déranger.
La grande majorité de ces crimes restent impunis.