Nantes: 300 migrants occupent un ex-lycée

Évacués hier d’un campement installé dans un square du centre de Nantes, environ 300 migrants sans solution d’hébergement ont passé la nuit dans un ancien lycée appartenant à la ville, réquisitionné par des collectifs leur venant en aide, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

Plus de 450 personnes migrantes, essentiellement originaires du Soudan et d’Érythrée, ont été évacuées lundi en début de matinée du square Daviais, où un campement était installé depuis plus d’un mois, en plein coeur de Nantes. La préfecture de Loire-Atlantique a annoncé avoir mis à l’abri lundi soir 147 personnes, « les plus vulnérables », dont 122 sont des demandeurs d’asile. Les services de l’État ont réorienté 87 personnes vers un lieu d’hébergement d’urgence dans la région Pays de la Loire et 60 migrants ont été orientés vers des places d’hébergement mises à disposition par la ville de Nantes sous la forme de baux précaires, détaille la préfecture dans un communiqué.

« Un accompagnement a été proposé à chacune des personnes pour lesquelles aucune solution d’hébergement n’a pu être trouvée dans l’immédiat », assure la préfecture. Des collectifs et des associations venant en aide aux migrants ont indiqué avoir réquisitionné un ancien lycée, propriété de la ville et situé à l’ouest de Nantes, pour « installer ceux auxquels l’État n’avait proposé aucune solution d’hébergement ». La mairie a confirmé cette occupation à l’AFP.

« Plus de 300 personnes se sont retrouvées sur le carreau. Sans tente et sans matelas, il était hors de question qu’ils dorment une nuit dehors », a expliqué à l’AFP François Prochasson, membre d’un collectif de soutien aux migrants. L’ancien lycée dispose « d’un gymnase et de quelques salles », mais il s’agit « d’une mise à l’abri très temporaire » de migrants « complètement désemparés », a ajouté M. Prochasson.

Les collectifs ont informé la mairie de cette occupation, et « ont demandé à la ville d’ouvrir une discussion », selon ce militant. « La ville nous a déclaré ne pas souhaiter qu’on reste », poursuit M. Prochasson, qui craint une nouvelle expulsion « dans les 48 heures ».