Le gouvernement grec a saisi la justice d’un « élément sérieux » pouvant indiquer que « des actes criminels » sont à l’origine de l’incendie meurtrier lundi à l’est d’Athènes, a déclaré jeudi le ministre-adjoint à la Protection du citoyen, Nikos Toskas.
« Pour le feu qui a commencé au mont Pendeli » et s’est propagé à Mati, la ville où se trouvaient la grande majorité des 82 morts, « on se pose de nombreuses questions et je ne vous cache pas qu’un élément sérieux nous a conduit à ouvrir une enquête », a indiqué M. Toskas lors d’une conférence de presse avec le porte-parole du gouvernement Dimitris Tzanakopoulos et les chefs des pompiers et de la police.
Pour le feu à Kineta à l’ouest d’Athènes, qui s’est déclaré quelques heures avant celui de Pendeli, sans faire de victimes, le ministre a indiqué qu’il existait aussi « de sérieux éléments et des traces » pouvant faire penser à un « incendie volontaire ».
« Il y a des témoignages mais je ne peux rien dire de plus actuellement », a-t-il ajouté.
Le gouvernement a transmis tous ces éléments à la justice, a précisé le ministre.
Ils iront alimenter l’enquête préliminaire ouverte mardi par la Cour suprême.
M. Toskas a aussi souligné que lundi les « conditions climatologiques étaient extrêmes en raison du changement climatiques ».
« Les vents atteignaient 120 km/heure », a dit le lieutenant-général des pompiers Sotiris Terzoudis.
Alors que les critiques fusent au vu du terrible bilan, le porte-parole du gouvernement a souligné que « l’évacuation de Mati n’était pas possible car le phénomène a duré à peine une heure et demie » et que les vents étaient « les plus forts enregistrés ces huit dernières années ».
« Les pertes sont importantes et nous sommes tous bouleversés », a reconnu M. Toscas.
« Pour des raisons de conscience et pas en raison d’erreurs, j’ai soumis ma démission au Premier ministre Alelis Tsipras, mais il m’a répondu que l’heure était à la lutte et il ne l’a pas acceptée », a-t-il conclu.