Le Parlement hongrois a adopté le 20 juillet une taxe visant à sanctionner à hauteur de 25% les financements perçus pour toute activité «de soutien à l’immigration». La décision hongroise a fait réagir Amnesty International.
Une nouvelle taxe de 25% sur tous les financements étrangers perçus par des organisations en faveur de l’immigration a été adoptée ce 20 juillet par le Parlement hongrois.
Le gouvernement de Viktor Orban avait annoncé son souhait de voir adopter une telle mesure au parlement dès janvier 2018. En l’espèce, la Hongrie avait en ligne de mire les organisations subventionnées par le milliardaire George Soros.
Le parti Fidesz-KDNP du chef de l’Etat a voté le texte de loi en majorité. Cette loi définit ainsi les activités en faveur de l’immigration en Hongrie désormais soumises à la nouvelle taxe : «Tout programme, action ou activité visant directement ou indirectement à promouvoir l’immigration et se réalisant en : a) menant des campagnes médiatiques et des séminaires et en participant à de telles activités ; b) organisant l’enseignement ; c) construisant et mettant en œuvre des réseaux ou d) participant à des activités de propagande qui présentent l’immigration sous un jour favorable».
La taxe s’appliquera notamment à toute subvention pour une conférence sur l’histoire de l’immigration, un séminaire ou une campagne pour l’accueil de réfugiés.
Réagissant à ce succès parlementaire du gouvernement, Aron Demeter, porte-parole d’Amnesty International en Hongrie, estime que la décision constitue «une attaque contre la liberté d’expression.» Dans une interview accordée à Marianne, il s’insurge : «Cela s’applique aux organisations qui osent avoir une opinion différente du gouvernement sur l’immigration. Ce que veut dire participer à une campagne médiatique n’est pas très clair… est-ce partager un article ? Est-ce partager trois articles ?»
La décision du parlement a eu lieu au fond des critiques du PM hongrois Orban ciblant la politique migratoire imposée par l’EU, car, selon lui, « c’est une affaire nationale de chaque État membre. Depuis 2015, des tentatives sont faites pour en faire une tâche commune, et ils ont échoué », a déclaré M. Orban.
Il critique également la politique migratoire menée par la chancelière allemande Angela Merkel. « Si je commençais à mettre en œuvre une politique de migration comme celle de votre chancelière, les gens me chasseraient de mon poste le jour même », a déclaré le Premier ministre hongrois.
Pour leur part, les autorités hongroises assurent que les montants collectés par cette nouvelle taxe serviront à renforcer la protection des frontières nationales. «L’UE ne doit pas concentrer son attention sur la redistribution des réfugiés à qui a été concédé le droit d’asile mais sur la protection des frontières», déclarait le président Viktor Orban le 19 février.