Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a mis fin à la polémique vendredi 27 juillet. Lors d’un discours devant son conseil des ministres, il a dit assumer « la responsabilité politique de la tragédie » des incendies meurtriers à l’est d’Athènes qui ont jusqu’ici fait au moins 87 morts.
Il a indiqué avoir convoqué « en urgence » un conseil ministériel, car il voulait « de prime abord assumer intégralement devant le peuple grec la responsabilité politique de cette tragédie ». « Je crois que cela va de soi pour le Premier ministre et le gouvernement du pays et je vous demande aussi de faire la même chose, même si c’est lourd », a-t-il ajouté en s’adressant à ses ministres, dans ce discours diffusé en direct par les médias locaux.
Le bilan des incendies qui ont ravagé lundi la localité balnéaire de Mati et une partie de Rafina, sur la côte à l’est d’Athènes, a encore augmenté vendredi, pour s’élever à 87 morts. Les pompiers et les sauveteurs découvrent chaque jour depuis lundi des corps dans les centaines de maisons carbonisées ou les carcasses de voitures. Alexis Tsipras a exprimé « sa douleur, sa détresse pour les vies humaines perdues de manière si injuste et incroyable ». « Nous n’allons pas essayer d’échapper à nos responsabilités », a-t-il souligné.
« Incapables et provocateurs »
Jeudi 26 juillet, le gouvernement grec avait annoncé avoir saisi la justice d’un « élément sérieux » pouvant indiquer que l’incendie qui a ravagé la côte orientale de l’Attique était d’origine criminelle. Dans une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement, Dimitris Tzanakopoulos, avait de nouveau imputé l’ampleur du bilan humain à la violence des vents. La progression foudroyante du feu, qui a ravagé la zone en « à peine une heure et demie » a privé les autorités de toute marge pour agir à temps et évacuer les résidents, a-t-il fait valoir.
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L’argumentation a été rejetée par l’opposition. « Ce spectacle déplorable de rejet de toute responsabilité ne peut provoquer que de la colère », a rétorqué le principal parti d’opposition, la Nouvelle Démocratie (droite). « Incapables et provocateurs », titrait en une sur une photo du gouvernement le quotidien Ta Néa, proche de cette formation. « Pas une seule démission », s’était aussi indigné l’un des dirigeants de l’opposition centriste, Stavros Théodorakis.