731 millions de personnes en emploi dans le monde vivent ou plutôt « survivent » avec moins de 3,10 dollars par jour (moins de trois euros), selon les estimations 2017 de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Elles représentent 27 % des personnes qui travaillent dans les pays émergents et en développement. Si l’on considère le seuil d’extrême pauvreté, à 1,90 dollar, leur nombre est estimé à 301 millions, soit 11 % des travailleurs des pays 40 % des travailleurs pauvres du monde (soit 300 millions de personnes) vivent en Asie du Sud, où le taux de pauvreté des travailleurs est de 42,7 %. En Inde, au Bangladesh, au Cambodge et au Népal, près de 90 % des travailleurs appartiennent au secteur informel (dans l’agriculture, mais aussi le bâtiment et les services) et n’ont aucune garantie sur leur revenu. Très différemment, l’Asie de l’Est, qui comprend notamment la Chine, se situe désormais presque au même niveau (9,7 %) que l’Amérique latine. L’Afrique subsaharienne fournit le deuxième plus fort contingent, avec 228 millions de travailleurs pauvres et le taux le plus élevé : six travailleurs sur dix sont concernés.
Le taux d’extrême pauvreté (moins de 1,90 dollar par jour) des travailleurs dans le monde était de près de 20 % en 2005. En 2017, ce taux a été divisé par deux (9,2%), ce qui constitue un progrès considérable dans une période de forte croissance de la population. Le travail paie encore beaucoup trop peu et une partie de la main d’œuvre n’est pas très loin de l’esclavage en travaillant pour deux ou trois dollars la journée. Pour autant, le développement économique mondial profite aussi aux travailleurs.
Toutes les régions du monde voient la part de travailleurs pauvres baisser sur la période, à l’exception du Moyen-Orient. Dans cette région, les États arabes du Golfe suivent la tendance mondiale, mais les catastrophes humanitaires liées aux conflits en Syrie et au Yémen touchent ceux qui travaillent, comme l’ensemble de la population.