Le président français Emmanuel Macron a indiqué vendredi à Lisbonne qu’il envisageait une Europe construite en trois cercles d’ici 10 à 15 ans, avec la France appelée à faire partie des pays les plus intégrés, le « coeur du réacteur ».
Interrogé sur sa vision de l’Europe au cours d’une « consultation citoyenne » avec le Premier ministre portugais Antonio Costa, le chef de l’Etat français a estimé que l’architecture du continent allait évoluer dans les prochaines années.
« Je vois un cercle large qui est peut-être au-delà des 27, quelque chose entre l’Union européenne et le Conseil de l’Europe actuel », qui formera « une Europe large, moins intégrée que l’UE mais très exigeante sur ses valeurs », a-t-il dit. Il comptera « soit en son sein, soit avec des accords d’association étroite, la Turquie et la Russie », car « si on veut la paix on doit stabiliser ces deux puissances ».
Le deuxième cercle sera « sans doute quelque part entre l’Union européenne actuelle et la zone euro », selon lui. Elle représentera « un marché unique fort, avec une politique de souveraineté, commerciale, de recherche, d’innovation » et « une vraie liberté de circulation en son sein ».
Le troisième cercle sera « le coeur du réacteur », avec « une monnaie commune, un marché du travail beaucoup plus intégré » et « une vraie convergence sociale ». Les pays qui le composent seront « allés au bout de la logique de la zone euro », estime-t-il, en laissant entendre sa volonté que la France en fasse partie.
Au cours du débat, auquel participaient environ 500 personnes, dont de nombreux jeunes, Emmanuel Macron a estimé que « le destin de l’Europe » se jouait « dans les cinq années qui viennent »: « soit nous réformons en profondeur l’Europe, soit nous acceptons le statu-quo et son délitement progressif ».