Pedro Sanchez et la voie étroite du dégel en Catalogne

A peine porté à la présidence du gouvernement espagnol à la faveur d’une motion de défiance contre le conservateur Mariano Rajoy, le 1er juin, le socialiste Pedro Sanchez s’est employé à rétablir des ponts avec la Catalogne.

Son souhait d’apaiser les tensions et de rétablir la « normalité » institutionnelle, après la tentative de sécession d’octobre 2017, s’est traduit dans ses discours mais aussi dans de premiers gestes.

A partir du 4 juillet, les autorités pénitentiaires ont notamment procédé au transfert des dirigeants indépendantistes accusés de « rébellion », actuellement en détention préventive dans des prisons de Catalogne. Le 9 juillet, M. Sanchez s’est entretenu longuement avec le président de la Généralité de Catalogne, l’indépendantiste radical Quim Torra. Le ton a été « cordial », ont insisté les deux hommes.

M. Sanchez s’est opposé à l’organisation d’un référendum d’indépendance de la Catalogne, que lui a demandé M. Torra, mais les deux hommes se sont accordés sur la réouverture d’espaces de dialogue « bilatéraux », une demande des indépendantistes qui refusent de voir leurs exigences diluées avec celles des autres régions d’Espagne.

La question du « droit à l’autodétermination »

Ainsi, après sept ans d’inactivité, la commission bilatérale Etat-Généralité doit se réunir à Barcelone la semaine prochaine. Le gouvernement espagnol entend répondre aux demandes du gouvernement catalan qui peuvent être satisfaites, en matière d’investissement ou de financement notamment. Il s’est déjà engagé à lever les recours devant le Tribunal constitutionnel qu’avait déposés le Parti populaire contre des lois sociales catalanes.

De son côté, la Généralité entend aborder la question du « droit à l’autodétermination », bien qu’elle n’ait aucune chance d’aboutir, ainsi que celle des prisonniers indépendantistes, sur laquelle elle demande que le parquet retire…