Dimanche, la Marine israélienne a arraisonné un bateau au large de la bande de Gaza avec à son bord des militants dénonçant le blocus terrestre et maritime imposé par l’Etat hébreu à cette enclave palestinienne depuis plus d’une décennie, a indiqué l’armée.
Le bateau venait d’Europe « pour violer le blocus naval légal imposé à la bande de Gaza », a ajouté l’armée dans un communiqué, précisant que l’embarcation était acheminée vers le port d’Ashdod dans le sud d’Israël.
Israël, qui a mené trois guerres dans la bande de Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas depuis 2008, affirme que le blocus est nécessaire pour empêcher les groupes d’activistes palestiniens de se procurer des armes ou du matériel pouvant être utilisé à des fins militaires.
Le bateau arraisonné « Al-Awda » (« Retour », en arabe) qui battait pavillon norvégien avec 22 personnes à bord selon les militants, a quitté Palerme le 21 juillet.
Un autre bateau, le « Freedom », battant pavillon suédois doit arriver d’ici mardi au large des côtes de Gaza, selon la Coalition de la flottille de la liberté qui a organisé l’opération.
Quatre bateaux ont quitté la Scandinavie à la mi-mai. Ils ont fait escale dans 28 ports mais seuls deux d’entre eux ont atteint Palerme, la dernière escale.
« Notre bateau a été pris en otage par les forces israéliennes », ont lancé sur Twitter les responsables de la Coalition.
Peu avant que « Al-Awda », un bateau de pêche, soit intercepté, les organisateurs ont publié un communiqué affirmant que la marine israélienne avait lancé un avertissement à l’équipage.
« La marine israélienne affirme que notre bateau viole le droit international et menace de recourir à +toutes les mesures nécessaires+ pour nous arrêter », ont-il affirmé.
« En fait, la seule mesure nécessaire serait de mettre fin au blocus et permettre à nouveau la liberté de mouvement pour les Palestiniens », ont-ils ajouté.
Incident sanglant
Environ 40 militants originaires de 15 pays, dont deux Français, participent à cette opération, selon l’un des organisateurs, Pierre Stambul, co-président de l’Union juive pour la paix.
Depuis plus de dix ans, la bande de Gaza étouffe sous un strict blocus israélien. Les habitants de l’enclave souffrent notamment de coupures d’électricité provoquées par la suspension des livraisons de fioul.
Selon l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, 80 % de ses quelque deux millions d’habitants sont tributaires d’une aide.
Israël a rouvert partiellement mardi le terminal par où transitent les marchandises vers la bande de Gaza, fermé depuis deux semaines en représailles à l’envoi d’engins incendiaires vers le territoire israélien à partir de l’enclave palestinienne.
Depuis le 30 mars, des Palestiniens manifestent régulièrement dans le secteur frontalier entre la bande de Gaza et Israël pour notamment dénoncer le blocus israélien. Au moins 157 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne depuis cette date. Un soldat israélien a également péri.
L’ONU a appelé Israël à lever les restrictions qui affectent les hôpitaux, ainsi que le réseau de distribution et d’assainissement de l’eau.
En 2010 une précédente tentative pour forcer le blocus avait viré à la catastrophe.
Des commandos israéliens avaient tué neuf Turcs lors d’une attaque contre une flottille de militants propalestiniens. Un des passagers turcs blessé est décédé l’année suivante.
A la suite de cet incident sanglant, la Turquie avaient rompu ses relations diplomatiques avec Israël jusqu’à en 2016.
D’autres tentatives de forcer le blocus ont eu lieu, notamment en 2016 lorsque 13 femmes, dont la lauréate du prix Nobel de la paix Mairead Maguire d’Irlande du Nord, ont été interceptées à bord d’un bateau par la marine israélienne à 30 km des côtes de Gaza avant d’être expulsées.