Varsovie souhaite faire venir des travailleurs philippins pour parer à un manque de main-d’oeuvre de plus en plus criant, a indiqué samedi le ministère polonais du Travail.
« Nous sommes sur la bonne voie pour conclure un accord. J’espère qu’à l’automne nous arriverons à signer au moins un accord préliminaire » avec les autorités philippines, a déclaré à l’agence de presse PAP Stanislaw Szwed, le vice-ministre du Travail, précisant que Varsovie attendait des propositions de Manille. « La Pologne a été choisie (par les Philippines) parce que notre pays leur est culturellement proche, notamment à cause de la confession catholique », a souligné M. Szwed.
Le vice-ministre polonais a précisé que son pays comptait particulièrement sur des travailleurs qualifiés, notamment pour ses les secteurs numérique, médical et du BTP. La Pologne, qui enregistre un taux très faible de natalité et souffre de l’émigration de ses propres travailleurs vers l’Europe de l’Ouest, a fermé sa porte aux réfugiés en évoquant des raisons de sécurité mais se voit poussée à repenser sa politique d’immigration. D’après les prévisions d’experts, à l’horizon 2030, un emploi sur cinq sera vacant en Pologne, qui compte 38 millions d’habitants. L’économie polonaise aura alors besoin de 20 millions de travailleurs, mais la population active tombera à 16 millions de personnes. Cette situation risque de mettre en péril la croissance de l’économie polonaise, rapide et ininterrompue depuis la chute du communisme en 1989. Les projections démographiques sont sombres: la génération du baby-boom des années 50, qui avait vu 800.000 naissances par an, est en train de quitter le marché du travail, et celle des années 90, qui arrive, représente environ la moitié de ce chiffre. Selon les estimations de la banque centrale polonaise, un million d’Ukrainiens travaillent actuellement en Pologne et ce chiffre augmentera de 200.000 à 300.000 au cours des prochaines années. D’après le ministère du Travail, la Pologne a délivré l’an dernier aux étrangers plus de 235.000 permis de travail. Les Ukrainiens sont les plus nombreux, avec 192.547 permis, les Bélarusses suivent loin derrière, avec 10.518 autorisations. Le troisième groupe national est constitué par 7.075 Népalais.