La Russie juge irréalistes les exigences d’Israël

L’ambassadeur russe en Israël, Anatoly Viktorov, a qualifié aujourd’hui de « non-réaliste » l’exigence exprimée par le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou d’expulser de Syrie les forces de l’Iran et de ses alliés.

La Russie est une alliée du régime syrien de Bachar al-Assad aux côtés de l’Iran et du Hezbollah libanais, deux ennemis jurés d’Israël.

« Les Iraniens jouent un rôle très, très important dans nos efforts communs pour éliminer les terroristes de Syrie. C’est pourquoi, durant la période actuelle, nous considérons comme non-réaliste l’exigence d’Israël d’expulser des troupes étrangères » de Syrie, a affirmé en anglais l’ambassadeur à la « 10 », une chaîne de télévision privée israélienne. « La présence iranienne en Syrie est totalement légitime selon les principes de l’ONU », a poursuivi l’ambassadeur. Interrogé sur la possibilité que Moscou expulse les Iraniens de Syrie l’ambassadeur a répondu: « non, nous ne pouvons pas les forcer ».

A propos de la position de la Russie sur les attaques aériennes en Syrie contre des objectifs iraniens ou d’alliées de Téhéran tel le Hezbollah libanais, attribuées à Israël, l’ambassadeur a affirmé « nous ne sommes pas OK avec tous les recours à la force du gouvernement israélien ». « Mais, nous ne pouvons pas persuader Israël d’agir de telle ou telle façon. Ce n’est pas à la Russie d’accorder la liberté (à Israël) de faire quelque chose ou de lui interdire quelque chose », a poursuivi le diplomate.

M. Nétanyahou n’a cessé d’exiger ces derniers mois que l’Iran se retire de Syrie et ne s’y implante pas militairement. Tout en veillant à ne pas être entraîné dans le conflit chez son voisin, Israël a frappé le territoire syrien à plusieurs reprises, notamment des convois d’armes destinées, selon lui, au Hezbollah. Israël occupe depuis 1967 une partie du plateau syrien du Golan. Les deux pays sont toujours techniquement en état de guerre Israël est sur le qui-vive depuis le lancement le 19 juin par le régime de Bachar al-Assad et ses alliés d’une offensive pour reprendre les zones rebelles dans les provinces syriennes de Deraa et de Qouneitra (sud), à proximité immédiate de la partie du Golan occupée par l’Etat hébreu.