L’Iran peut utiliser le fossé entre les Etats-Unis et l’Europe dans son meilleur intérêt, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad-Javad Zarif.
L’Europe devrait décider de poursuivre ses propres intérêts ou ceux des Etats-Unis et du président Trump, a-t-il dit, se référant aux sanctions américaines contre l’Iran qui ont été réimposées contre le pays contre la volonté de l’Union européenne.
L’Europe a annoncé son opposition au retrait unilatéral des Etats-Unis du PAGC. La réimposition de sanctions contre l’Iran privera les entreprises européennes d’activités lucratives avec Téhéran.
L’Iran a joué un rôle de pont sur les différences entre les Etats-Unis et l’Europe, a ajouté M. Zarif lors d’une réunion à laquelle ont participé des ambassadeurs et des chefs de mission iraniens ainsi que des hommes d’affaires
L’Europe et d’autres grands pays sont également parvenus à la même conclusion, a déclaré le ministre des Affaires étrangères.
L’Iran devrait profiter de l’occasion spéciale qui lui est offerte, a-t-il souligné.
«Aujourd’hui, les Etats-Unis se sentent isolés malgré tout leur pouvoir politique et économique», a-t-il déclaré.
Dans les conditions actuelles, Washington doit user de pressions politiques pour poursuivre ses politiques, a déclaré le haut diplomate iranien.
Dans le passé, d’autres pays accompagnaient les États-Unis pour imposer des sanctions contre l’Iran, a déclaré M. Zarif, mais aujourd’hui les américains sont privés d’un tel soutien et de la légitimité dont ils bénéficiaient à la suite des sanctions approuvées par l’ONU.
Les États-Unis, aujourd’hui, n’ont pas la même capacité; il force plutôt d’autres pays et entreprises économiques à agir contre la demande du Conseil de sécurité de l’ONU, a-t-il dit.
«La résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies appelle tous les pays et les organisations internationales à ne pas prendre de mesures contraires au contenu de la résolution», a déclaré M. Zarif.
«Cela signifie que, aujourd’hui, les États-Unis ne peuvent pas ordonner à une entreprise privée ou à une banque d’affronter l’Iran conformément à la réglementation internationale; il doit plutôt faire pression pour les forcer à agir contre leurs obligations internationales », a-t-il déclaré.