Au moins un manifestant a été tué par balle mercredi à Harare dans des affrontements qui ont opposé les forces de l’ordre à des partisans de l’opposition
qui accusent la commission électorale de fraudes après l’annonce que le parti au pouvoir au Zimbabwe depuis 1980, la Zanu-PF, a obtenu la majorité absolue à l’assemblée nationale.
Un homme touché à l’estomac par le tir à balle réelle d’un militaire a succombé à ses blessures, a constaté un photographe de l’AFP. Auparavant, la police avait fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour tenter de disperser la foule massée devant des bureaux temporaires de la commission électorale, qui a riposté à coups de pierre.
« On ne veut pas les soldats dans la rue. Ils ne vont pas nous faire taire avec leurs fusils », avait prévenu peu avant Beridge Takaendesa, un ancien agent immobilier de 43 ans.
Des barricades ont été érigées dans la ville avec des blocs de béton et des pierres. Des policiers anti-émeutes bloquaient l’accès mercredi après-midi au siège du principal parti de l’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), tandis que des véhicules militaires patrouillaient en ville.
Le président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé en novembre à Robert Mugabe, écarté après près de quatre décennies au pouvoir par un coup de force de l’armée et de son parti, a lancé un appel au calme.
« Le temps est venu de faire preuve de responsabilité et par-dessus tout, le temps de la paix est venu. En cette période cruciale, j’appelle tout le monde à cesser de faire des déclarations provocatrices (…). Nous devons faire preuve de patience et de maturité » en attendant les résultats définitifs, a-t-il ajouté sur Twitter.
Les scrutins de l’ère Mugabe ont été régulièrement entachés de fraude et de violences.