Facebook dévoile de nouvelles tentatives de manipulation

Le réseau social célèbre a annoncé mardi avoir identifié de nouvelles tentatives de manipulation politique de sa plateforme à l’approche des « midterms » aux États-Unis.

Facebook est visiblement pavé de mauvaises intentions. Le réseau social a identifié de nouvelles tentatives de manipulation politique de sa plateforme à l’approche des élections législatives de mi-mandat aux États-Unis, mais sans en identifier les auteurs, a annoncé le groupe mardi 31 juillet, en précisant avoir fermé comptes et pages concernés. Tout en affirmant ne pas savoir qui est derrière cette action « coordonnée », le groupe indique toutefois qu’« une partie de ces activités est cohérente avec ce que [Facebook] avait vu de la part de [l’organisation liée à la Russie] Internet Research Agency » au moment de l’élection présidentielle de 2016.

Au total, ce sont 32 comptes ou profils Facebook et Instagram qui ont été identifiés et supprimés par le réseau social. Le plus ancien avait été créé en mars 2017, le plus récent en mai 2018. Au total, ils avaient publié près de 10 000 messages sur le site. Ces pages étaient suivies par 290 000 comptes et ont dépensé 11 000 dollars pour sponsoriser près de 150 contenus (« ads »), les rendant ainsi plus visibles. « Nous faisons face à des adversaires déterminés, bien financés, qui n’abandonneront jamais et changent tout le temps de tactique. C’est une course aux armes, et nous aussi nous avons constamment besoin de nous améliorer », explique le groupe de Mark Zuckerberg dans un communiqué, quelques jours après une importante chute en bourse.

La Russie impliquée ?

Lors d’une conférence téléphonique, les responsables du groupe ont également indiqué avoir informé les autorités policières américaines, ainsi que des parlementaires. Le réseau social avait déjà dit s’attendre à de nouvelles tentatives de manipulation via sa plateforme à l’approche des élections de mi-mandat aux Etats-Unis cet automne. Répétant plusieurs fois qu’il ne revenait pas à Facebook d’attribuer ces tentatives de manipulation « à une organisation spécifique ou à un pays », le chef de la sécurité de Facebook Alex Stamos a indiqué qu’il « revenait aux forces de l’ordre de prendre la décision » de pointer du doigt un coupable.

Le groupe a ajouté que les acteurs derrière ces tentatives de manipulation avaient couvert leurs traces de façon beaucoup plus sophistiquée que ce qui avait été observé en examinant les méthodes de l’IRA, cette « ferme à trolls » russe. « La sécurité est une course à l’armement », a commenté la numéro deux du groupe Sheryl Sandberg, faisant ainsi écho aux propos de Mark Zuckerberg.

Selon un article du New York Times, relayé sur le compte Twitter de Facebook, des responsables de l’entreprise ont indiqué lors de réunions au Congrès que « la Russie pouvait être impliquée » dans cette affaire. Dans son communiqué, Facebook explique également avoir trouvé « des liens » entre les comptes supprimés « et les comptes de l’IRA [l’Internet Research Agency], désactivés l’année dernière ». Facebook avait indiqué en octobre qu’environ « 10 millions de personnes aux États-Unis » avaient visionné des contenus sponsorisés financés par près de 500 comptes activés depuis la Russie avant l’élection présidentielle de 2016.

Les services américains de renseignements et des commissions d’enquête parlementaires ont affirmé à plusieurs reprises que le Kremlin se trouvait derrière les tentatives de manipulation de l’opinion publique via Facebook, ce que Moscou a toujours fermement nié. Facebook a été largement critiqué pour n’avoir pas su identifier ces manipulations et a depuis mis en place des outils pour les limiter et mieux les repérer.

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