Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est en déplacement en Jordanie avec une visite officielle de deux jours depuis le 1er août.
Il doit notamment rencontrer son homologue et des associations de défense des droits de l’homme. Il doit aussi visiter un camp de réfugiés syriens dans le nord du pays. Sa visite sera marquée par la question syrienne. Car le mois dernier, la France a confié à la Russie le soin d’y transporter une cargaison d’aide humanitaire.
Près de 50 tonnes de médicaments, de vêtements, de tentes… une assistance devant bénéficier aux habitants de la Ghouta orientale, cette région proche de Damas qui a été assiégée pendant cinq ans, avant d’être reprise, en avril dernier, par les forces du président Bachar el-Assad.
Cette aide a été déposée, depuis le territoire français, par un avion russe. Elle a transité sur une base russe à l’ouest de la Syrie. C’était la première fois que la Russie et un Etat occidental coopéraient en Syrie pour une mission humanitaire.
L’opération pose plusieurs questions. La Russie est proche du gouvernement de Bachar el-Assad ; l’aide pourrait-elle avoir été détournée ? La France affirme avoir reçu des « garanties » de Moscou, assurant que le régime syrien ne bloquerait pas son acheminement. Mais quelles sont ces garanties ?
En outre, l’aide sera-t-elle délivrée selon les principes humanitaires d’impartialité et de neutralité ? Les Nations unies ont indiqué ne pas être associées à la distribution, avant finalement d’affirmer le contraire.
La France essaie d’engager un dialogue avec la Russie sur la question syrienne, afin de faciliter l’acheminement de l’aide dans les régions maintenant contrôlées par les forces du président syrien. Et pour parvenir, en définitive, à une solution politique au conflit.