Le nouveau chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt s’est inquiété mercredi du risque d’un « divorce houleux » avec l’Union européenne, en l’absence d’avancées à trois mois de la fin prévue des négociations censées déboucher sur un accord.
Un échec, qui conduirait à une coupure brutale des ponts commerciaux avec l’UE fin mars 2019, aurait « un profond impact sur les relations entre la Grande-Bretagne et les pays de l’UE pour une génération », a-t-il estimé lors d’une visite à Vienne.
« Le risque d’un divorce houleux est réel, ce qui serait une énorme erreur géostratégique », a-t-il déclaré après une entrevue avec son homologue autrichienne Karin Kneissl, dont le pays assume la présidence tournante de l’UE.
L’issue des discussions sur le Brexit, qui sont censées déboucher sur un accord de divorce d’ici à la fin octobre avant la séparation prévue pour le 29 mars 2019, reste encore incertaine, Bruxelles restant inflexible sur ses lignes rouges.
M. Hunt, qui effectuait la dernière étape d’une mini-tournée qui l’a également mené à Pékin et à Paris, a reconnu que le fait de négocier avec la Commission européenne était la façon « correcte et légale » de procéder.
Mais « au final, le résultat de ces négociations concernera les pays européens dont la Commission a obtenu son mandat », a-t-il souligné, alors que Londres a été accusé de tenter de fissurer le consensus des Vingt-Sept.
Mme Kneissl a toutefois relevé qu’en dépit de différends sur des dossiers comme celui de l’immigration, l’UE faisait preuve d' »un haut degré de cohésion » concernant le dossier du Brexit.
Interrogé sur une éventuelle possibilité de repousser la date-butoir des négociations, voire celle de la séparation proprement dite, M. Hunt a jugé cette hypothèse « très improbable ».
« Les gens seraient préoccupés s’il y avait un délai dans la date du Brexit » qui pourrait être interprété comme « une sorte de projet destiné à éviter de quitter l’UE », a-t-il indiqué.
La Première ministre britannique Theresa May doit rencontrer vendredi Emmanuel Macron sur le lieu de vacances du président français au fort de Brégançon, dans le sud-est de la France, à l’occasion d’une réunion de travail suivie d’un dîner privé.