Le ministre-adjoint chargé notamment de l’Ordre public et de la Protection des citoyens, Nikos Toskas, a été limogé vendredi après l’incendie qui a fait près d’une centaine de morts à l’est d’Athènes le 23 juillet, a annoncé le bureau du Premier ministre.
« Le Premier ministre a accepté la démission de M. Toskas », affirment les services d’Alexis Tsipras dans un communiqué. La gestion de la catastrophe par les pouvoirs publics a valu au gouvernement les critiques de l’opposition qui a réclamé la démission des responsables.
La semaine dernière, M. Toskas avait indiqué avoir proposé sa démission à M. Tsipras, mais que celui-ci l’avait refusée. Dans un bref communiqué, les services du Premier ministre indiquent avoir accepté la démission au cours « d’une brève réunion » avec M. Toskas, au cours de laquelle il l’a « remercié pour la coopération de toutes ces années ».
Les pouvoirs de protection civile ont été transférés au ministre de l’Intérieur Panos Skourletis.
M. Tsipras était sous pression depuis la semaine dernière, pour s’être contenté d’avoir simplement reconnu « la responsabilité politique » du terrible incendie, qui s’est propagé très vite d’une colline surplombant la ville de Mati et ses environs, à la ville elle-même, construite en grande partie dans une pinède.
Il était notamment reproché à M. Tsipras de n’avoir prononcé aucune sanction.
Le bilan, qui dépassait les 90 morts, a été revu à la baisse vendredi à 88, un disparu, et 40 hospitalisés dont neuf dans un état critique.
Les partis d’opposition ont martelé que le gouvernement n’avait pas suffisamment prévenu la population du danger, alors que des vents très violents soufflaient depuis l’ouest, et n’avait pas pris suffisamment de dispositions pour une éventuelle évacuation.
Ils l’ont accusé aussi d’avoir tenté de cacher pendant plusieurs heures l’étendue du désastre.
La dernière personne à avoir succombé à ses brûlures, vendredi, est une jeune femme de 35 ans qui avait déjà perdu son bébé de six mois dans l’incendie, et dont le mari est un pompier qui avait été mobilisé ce jour-là pour lutter contre les flammes.
Les victimes ont péri pour la plupart carbonisées, ou asphyxiés, ou encore noyées en tentant de fuir par la mer.
Au cours des jours suivants, la police et les pompiers, deux services placés sous la responsabilité de M. Toskas, avaient passé leur temps à se renvoyer la responsabilité des carences de ce soir-là.
Outre l’horreur des faits, toute cette situation politique était devenue difficile pour M. Tsipras, alors que le Premier ministre pouvait jusqu’alors espérer sortir en grande pompe le 20 août de huit ans de plans d’aide à son pays.