Des milliers d’adolescents bangladais réclamant une meilleure sécurité routière ont bloqué une partie de la capitale Dacca pour le septième jour, samedi, après la mort de deux adolescents percutés par un bus qui roulait trop vite.
Les autorités ont appelé les protestataires à cesser ces manifestations qui paralysent presque Dacca et enjoint les ambassades étrangères d’émettre des consignes de voyage pour leurs ressortissants.
Dès samedi matin, ils étaient des milliers de jeunes, vêtus d’uniformes scolaires, à défier la pluie pour bloquer les principales intersections.
Des adolescents parfois âgés de 13 ans ont été vus sur les routes fréquentées de Dacca en train de vérifier si les conducteurs bus et voitures avaient des permis valides et si les véhicules étaient en état de circuler.
« Nous voulons la justice », scandaient d’autres protestataires en se réunissant sur les principales places publiques.
« Nous ne nous arrêterons pas tant que nos demandes ne seront pas satisfaites. Nous voulons des routes sûres et des conducteurs prudents », expliquait le manifestant Al Miran.
La colère de ces jeunes a explosé après la mort, le week-end dernier, d’une fille et d’un garçon, par un bus qui roulait à vitesse excessive.
Un commentaire insensible du ministre des Transports Shajahan Khan a également jeté de l’huile sur le feu. Ce dernier s’interrogeait sur l’absence de réaction de ces manifestants après la mort de 33 personnes disparues quelques jours plus tôt dans un accident de bus indien, alors qu’ils étaient des milliers à déferler dans les rues pour ces deux adolescents tués.
De nombreux protestataires ont réclamé sa démission, malgré ses excuses ultérieures.
Au Bangladesh, le secteur des transports est largement considéré comme corrompu, non réglementé et dangereux. La nouvelle de la mort des deux jeunes, qui s’est rapidement répandue sur les réseaux sociaux, a provoqué une colère générale.
Face au blocage, le ministère de l’Éducation a fermé les lycées jeudi, espérant apaiser les troubles, et promis aux adolescents de prendre en compte leurs requêtes sur la sécurité routière.
D’autres ministres influents ont également appelé les jeunes Bangladais à retourner en classe, craignant que leur mouvement se transforme en manifestations antigouvernementales.