Un rapport d’experts de l’ONU pointe le non-respect des sanctions par Pyongyang

Selon un rapport d’experts des Nations unies, la Corée du Nord « n’a pas stoppé ses programmes nucléaire et balistique et a continué de défier les résolutions du Conseil de sécurité à travers une hausse massive des transferts illicites de produits pétroliers en mer ».

Ce rapport confidentiel est parvenu vendredi à différentes agences de presse, dont AFP et Reuters. Basé sur 6 mois d’observations et rédigé par des experts indépendants, le texte a été soumis au comité du Conseil de sécurité des Nations Unies en charge des sanctions envers la Corée du Nord vendredi soir.

Le rapport pointe différentes actions problématiques dans le chef de la Corée du Nord. Une violation de l’interdiction d’exporter du textile a notamment été observée, pointe Reuters: Pyongyang aurait exporté entre octobre 2017 et mars 2018 pour plus de 100 millions de dollars en textile vers la Chine, le Ghana, l’Inde, le Mexique, le Sri Lanka, la Thaïlande, la Turquie et l’Uruguay, ont relevé les experts. D’autres exportations auraient lieu malgré les interdictions imposées en guise de sanctions par l’ONU, entre autres de charbon et de fer, de quoi rapporter des millions de dollars au régime isolé dirigé par Kim Jong-un.

Les transferts illégaux de produits pétroliers, d’un bateau à l’autre, dans des eaux internationales, ont également fortement augmenté. La Corée du Nord serait même devenue experte en la matière, en éteignant les appareils permettant la localisation du navire utilisé, et en « camouflant » également ses bateaux.

Les violations constatées ont rendu le dernier train de sanctions adopté l’an dernier par les Nations Unies « sans effet », y compris sur le plan financier, ajoute le texte.

Pyongyang est en outre accusé d’avoir recruté un intermédiaire syrien pour vendre des armes au Yémen et en Libye. La Corée du Nord tenterait notamment de vendre des armes et des missiles balistiques aux Houthis yéménites, ce qui semble confirmé par un courrier signé d’un leader du mouvement armé, invitant des représentants nord-coréens à Damas dans le but de discuter de « transferts de technologies », entre autres. Les visites de techniciens nord-coréens en Syrie, dans le cadre d’une coopération militaire interdite avec ce pays, ne seraient d’ailleurs pas une nouveauté: de tels voyages ont eu lieu en 2011, 2016 et 2017, selon les experts du rapport.