Les autorités syriennes ont approuvé la création d’un comité chargé d’organiser le retour de plus de cinq millions de réfugiés établis hors du pays en guerre, une décision qui fait suite à une initiative russe.
Selon un communiqué publié aujourd’hui par l’agence de presse officielle syrienne Sana, le gouvernement de Bachar al-Assad a approuvé lors de sa dernière réunion « la création d’un comité de coordination pour le retour des déplacés (établis) à l’étranger ». Il sera chargé, entre autres, « d’intensifier les contacts avec les pays amis dans le but de faciliter le retour » des réfugiés syriens qui sont environ 5,6 millions selon l’ONU.
La Russie, alliée du régime de Damas, avait appelé le mois dernier la communauté internationale à aider au retour en Syrie des réfugiés chassés par le conflit même si ce dernier se poursuit. Les présidents russe Vladimir Poutine et américain Donald Trump avaient récemment évoqué ce sujet lors d’un sommet à Helsinki, mais l’ONU a indiqué ne pas être impliquée dans ces discussions.
Le comité, présidé par le ministre de l’Administration locale et de l’Environnement, Hussein Makhlouf, sera formé de représentants de plusieurs ministères et d’autres organes étatiques, a rapporté Sana. Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pacifiques en faveur de réformes démocratiques, la guerre en Syrie a fait plus de 350.000 morts et contraint des millions de personnes à l’exode.
La Turquie accueille le plus grand nombre de Syriens enregistrés par le Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), soit plus de 3,3 millions. Viennent ensuite le Liban (moins d’un million) et la Jordanie (650.000). Selon le HCR, seuls 13.000 réfugiés sont retournés en Syrie au cours des six premiers mois de l’année 2018. Les Nations unies et des ONG de défense des droits de l’Homme ont mis en garde à plusieurs reprises contre des retours forcés des réfugiés Syriens, vers un pays dévasté par une guerre destructrice et meurtrière.
Mais selon Sana, la création d’un comité officiel syrien pour le retour des réfugiés confirme le « retour de la sécurité » dans le pays. Damas, soutenue par Moscou, a enchainé, à un rythme particulièrement accéléré depuis le début de l’année, les victoires face aux rebelles et aux jihadistes, les chassant de l’ensemble de la capitale et de ses environs ainsi que du sud du pays.