Les hausses de salaires en zone euro alimentent la consommation et favorisent le retour de l’inflation à un niveau jugé favorable à l’économie, observe la Banque centrale européenne dans un article publié mardi.
Les hausses des salaires et des marges des entreprises, telles qu’analysées par la BCE, répondent davantage à un relèvement de la demande – les salariés sont mieux payés et plus nombreux, entraînant une hausse des prix – qu’à une présence insuffisante de main d’oeuvre sur le marché du travail, selon un article figurant dans le bulletin économique de l’institut pour le mois d’août, à paraître jeudi.
Sur fond de hausse soutenue de la demande de biens et de services, « les entreprises peuvent répercuter la hausse des coûts sur les prix » et ainsi maintenir leurs marges, note l’institution.
Les salaires en zone euro ont augmenté d’1,8 % en glissement annuel au premier trimestre de 2018, notamment parce que les négociations collectives ont été favorables aux salariés, comme en Allemagne. Dans ce pays, les salaires pourraient grimper de 3,1 % cette année en brut, du jamais vu depuis 2014, a indiqué début août l’institut WSI, de la fondation Hans-Böckler, proche des syndicats.
L’analyse de la BCE « confirme le point de vue du Conseil des gouverneurs de l’institution, selon lequel une croissance plus forte des salaires va alimenter une hausse soutenue de l’inflation vers son objectif » proche mais inférieur à 2 %, estime Frederik Ducrozet, économiste chez Pictet Wealth Management.
« Toutefois, l’expérience de ces dernières années indique que cela se produira plus lentement que prévu par la BCE », ce qui signifie pour elle de « normaliser très lentement sa politique monétaire », a observé la banque HSBC début août.
Confiante sur la solidité de la reprise économique et de la dynamique sur les prix en zone euro, la BCE a annoncé en juin vouloir mettre fin à ses rachats nets d’actifs sur le marché par milliards d’ici la fin de l’année, avant une première remontée des taux anticipée vers la fin de l’été 2019.
Ce moment, très attendu par les marchés, pourra évoluer au gré de nouvelles projections économiques à venir, des développement de la guerre commerciale ou encore de l’issue des négociations sur le Brexit, ont indiqué à l’AFP des sources à la BCE.