Le prince William et la Première ministre britannique Theresa May commémoraient mercredi après-midi le centenaire de la bataille d’Amiens, début d’une offensive alliée qui précipita la défaite de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale.
« Amiens symbolisa l’entente cordiale, la coopération sans laquelle la victoire était impossible. Il est donc profondément approprié que cette même coalition internationale soit de nouveau réunie à Amiens en ce jour, aux côtés de notre ancien ennemi, dans un esprit de paix et de partenariat », à déclaré le duc de Cambridge au début de la cérémonie peu après 15h00 en la cathédrale Notre-Dame d’Amiens.
Environ 3.000 personnes, militaires ou civils, dont plusieurs centaines de descendants de combattants venus de tous les pays du Commonwealth et de France, se sont déplacées pour rendre hommage aux dizaines de milliers de soldats morts il y a tout juste un siècle dans les tranchées alentour.
« C’est un grand honneur d’être ici pour représenter mon grand-père, ma famille et mon pays », a déclaré à l’AFP Denis Holden, retraité australien dont l’aïeul Michael Willis a été blessé par un éclat d’obus lors de l’attaque picarde du 8 au 10 août 1918. Rapatrié en Grande-Bretagne pour être soigné, il survécut à la guerre, et écrivit un poème intitulé « How Amiens Was Saved » en rentrant en Australie.
« Il a souffert de ce qu’on appelle aujourd’hui le syndrome post-traumatique, il parlait peu de la guerre ou de ce qu’il avait fait mais m’avait montré sa blessure dans le dos », a ajouté M. Holden, arborant les médailles d’honneur de son grand-père, ému de montrer une photo en sépia de lui en costume militaire. « Cette guerre ne doit jamais être oubliée ».
La bataille d’Amiens a lancé « l’offensive des Cent Jours », une série d’attaques qui repoussèrent les forces allemandes de plus en plus loin, aboutissant à la signature de l’armistice le 11 novembre 1918.
Sarah Clarke a fait le voyage depuis l’Angleterre pour honorer la mémoire de ses grands-oncles, morts au combat, et de son grand-père nord-irlandais George, qui était cavalier et qui par chance n’a jamais été blessé.
« Je voulais être ici pour lui et pour eux, pour qu’on ne les oublie pas (…) Lui n’en parlait jamais, c’était trop douloureux », raconte-t-elle, « heureuse de faire vivre la mémoire de tous ceux qui furent tués », plusieurs petits coquelicots accrochés sur le revers gauche de sa veste, symbole du souvenir.
La ministre des Armées Florence Parly, des représentants canadiens, américains, australiens, irlandais et nord-irlandais, et l’ancien président allemand Joachim Gauck étaient présents. Outre les 2.000 invités installés dans la cathédrale, environ 1.200 personnes suivaient la cérémonie sur écran géant le parvis de l’immense édifice gothique.
Il s’agit de la deuxième visite de Theresa May en France en une semaine, après sa rencontre lundi avec Emmanuel Macron au sujet du Brexit. Le président français, originaire d’Amiens, n’était pas présent.