Les forces de l’ordre ont utilisé un canon à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser des milliers de manifestants à Bucarest. Le président Klaus Iohannis a condamné la violence excessive dont la police a fait preuve, selon lui.
Entre 50 000 et 80 000 manifestants sont descendus dans la rue, vendredi 11 août, à Bucarest et dans plusieurs villes de Roumanie pour protester contre le gouvernement social-démocrate (PSD).
Les manifestations étaient organisées par des groupes d’expatriés roumains qui entendaient dénoncer la corruption qui gangrène leur pays, les bas salaires et les tentatives du PSD d’affaiblir le pouvoir judiciaire. En voiture, en train ou en avion, des milliers d’entre elles étaient venues de plusieurs pays d’Europe, voire des Etats-Unis ou du Canada pour exprimer leur ras-de-bol envers l' »absence de progrès » dans leur pays natal. La Roumanie se classe parmi les États les plus corrompus de l’Union européenne et Bruxelles surveille particulièrement son système judiciaire.
À Bucarest, certains manifestants ont tenté de traverser les cordons de sécurité installés autour du bâtiment du gouvernement. D’autres ont lancé des bouteilles et des pavés sur la police anti-émeute, qui a répondu en utilisant des gaz lacrymogènes et un canon à eau. Un millier de gendarmes et de policiers anti-émeute sont intervenus pour évacuer la place de la Victoire, théâtre d’échauffourées provoquées, selon la gendarmerie, par des « provocateurs ».
Près de 440 personnes ont dû être soignées pour avoir inhalé des gaz poivre et lacrymogènes, tandis que deux dizaines de gendarmes ont été blessés par des jets de pierres et de bouteilles, selon les services d’urgence.