L’autorité allemande de régulation du secteur a annoncé ce 9 août que les jeux vidéo pourraient désormais comporter des symboles et références aux nazis. Une seule condition : que leur présence n’ait pas un objectif de propagande.
C’est une petite révolution en Allemagne : les jeux vidéo commercialisés dans le pays pourront en effet comporter des symboles et références aux nazis, ainsi que l’a annoncé l’autorité allemande de régulation du huitième art.
Jusqu’alors, et contrairement aux productions cinématographiques ou culturelles par exemple, les jeux vidéos devaient respecter un article du code pénal allemand qui leur interdisait des symboles inconstitutionnels, et notamment ceux de la période nazie.
Pas de caractère absolu
A de nombreuses reprises, les succès commerciaux tels que Call of Duty ou du plus récent Wolfenstein II: The New Colossus avaient vu les croix gammées de la version originale transformées en triangle dans la version germanique. Dans Wolfenstein II, où l’un des buts du jeu est notamment de tuer des nazis, la moustache d’Hitler avait également été effacée, suscitant un vif débat en Allemagne, de nombreux commentateurs criant à la censure.
Des jeux qui passent en revue de manière critique les événements passés peuvent se voir attribuer une approbation pour la première fois.
Cette autorisation n’a pas de caractère absolu : l’autorité allemande de régulation s’attachera ainsi à vérifier que l’affichage des croix gammées n’est pas fait dans un objectif de propagande. De plus, elle donnera son accord au cas par cas pour savoir si la présence de tels symboles dans un jeu est «socialement appropriée».
«L’adéquation sociale signifie que les symboles d’organisations anticonstitutionnelles peuvent être utilisés dans un titre, à condition que cela serve l’art ou la science, la représentation de l’actualité ou l’histoire», a ainsi expliqué l’autorité dans un communiqué. «En raison du changement de la conception juridique, des jeux qui passent en revue de manière critique les événements passés, peuvent se voir attribuer une approbation pour la première fois», a précisé Elisabeth Secker, la représentante de l’institution.
DOSSIER : Nasisme allemand et actualité