Les Etats-Unis ont annoncé aujourd’hui des sanctions contre quatre commandants et deux unités militaires de Birmanie, en les accusant d’implication dans le « nettoyage ethnique » des musulmans rohingyas.
« Les forces de sécurité birmanes sont impliquées dans de violentes campagnes contre des minorités ethniques à travers la Birmanie, y compris du nettoyage ethnique, des massacres, des agressions sexuelles, des exécutions extrajudiciaires et autres graves violations de droits de l’homme », a déclaré le secrétariat américain au Trésor dans un communiqué, en annonçant les sanctions contre « des unités et des dirigeants supervisant ce comportement atroce ».
La 33ème division est elle accusée d’avoir participé à des violations des droits humains dans l’Etat de Rakhine, notamment « des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées et des violences sexuelles ». Entre août et décembre 2017, plus de 700.000 membres de la minorité musulmane ont fui une offensive de l’armée birmane lancée en représailles à des attaques de postes-frontières par des rebelles rohingyas. L’ONU a qualifié les violences opérées par les militaires de « nettoyage ethnique », des termes que la Birmanie récuse.
« Justice doit être rendue pour les victimes et pour ceux qui ont oeuvré à révéler ces atrocités », et « les responsables (doivent) rendre des comptes pour ces crimes ignobles », selon le Trésor américain. Ces sanctions prises permettent aux autorités américaines de saisir ou de geler des possessions ou intérêts détenus par les personnes visées. Les Américains se voient par ailleurs interdire toute transaction avec ces mêmes personnes.