Un navire des garde-côtes italiens est bloqué depuis 48 heures au large de Lampedusa avec à bord 177 migrants secourus entre Malte et l’île italienne. D’après l’AFP, personne ne les autorise à débarquer.
Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a fait part de son courroux jeudi devant l’initiative des garde-côtes italiens, qui sont intervenus sur un bateau relevant selon lui des autorités maltaises.
L’embarcation avec 190 migrants à bord est en effet passée mercredi par la zone de recherches et de secours (SAR) maltaise, mais selon La Valette, les personnes à bord ont refusé toute aide et poursuivi leur route vers Lampedusa.
Ils ont ensuite été pris en charge dans la nuit de mercredi à jeudi par le navire Diciotti des garde-côtes italiens, qui ont évacué en urgence 13 personnes vers l’hôpital de Lampedusa mais attendent depuis jeudi soir au large de l’île italienne l’autorisation de débarquer les autres.
En juillet, le Diciotti, envoyé surveiller de loin 450 migrants entassés sur une barque de pêche entre Lampedusa et Malte, les avait déjà recueillis alors que le gouvernement leur demandait d’attendre que Malte s’en charge.
« Nous sommes des marins, des marins italiens. Nous avons 2000 ans de civilité derrière nous et ces choses-là, nous les faisons », avait déclaré quelques jours plus tard le commandant des garde-côtes, l’amiral Giovanni Pettorino, sans pour autant faire directement référence à l’incident.
Les 450 migrants étaient restés trois jours à bord du Diciotti, jusqu’à ce que Salvini les laisse débarquer en Sicile après avoir obtenu que d’autres Etats européens en accueillent une partie. Parallèlement, plusieurs navires d’ONG ont débarqué des migrants à Malte ces dernières semaines après un accord de répartition.
Selon des médias italiens, le ministre des Affaires étrangères, Enzo Moavero, a entamé des discussions avec d’autres pays européens pour une solution similaire.
Dans un courrier adressé à l’amiral Pettorino et cité par plusieurs médias, le garant italien des libertés, Mauro Palma, a demandé des « informations urgentes » sur une situation qui s’apparente selon lui à une privation de liberté.
Il précise que sa lettre vise à protéger les migrants, les secouristes mais aussi l’Italie, « qui pourrait être appelée à répondre devant des instance internationales d’éventuelles omissions ».