Mardi, depuis l’île d’Ithaque, symbole du long voyage d’Ulysse, le Premier ministre grec Alexis Tsipras va prononcer un discours pour marquer le premier jour de la nouvelle ère de son pays débarrassé des plans d’aide internationaux.
Alexis Tsipras « ira aujourd’hui (mardi) à Ithaque », petite île en mer Ionienne à l’ouest de la Grèce, se sont contentés d’annoncer mardi matin ses services, confirmant une rumeur qui circulait depuis la veille.
Selon une source gouvernementale, Alexis Tsipras va y lancer un message aux Grecs sur la fin de huit ans d’austérité dans l’étau des programmes d’aide dictés par les créanciers du pays, Union européenne (UE) et Fonds monétaire international (FMI).
Le Premier ministre, au pouvoir depuis janvier 2015, qui avait dû signer contraint et forcé en juillet de la même année le troisième et dernier plan de prêts au pays, a choisi cette façon de célébrer la fin de ces plans, arrivés à échéance lundi.
Pour inaugurer cette nouvelle ère supposée de la Grèce, M. Tsipras, qui s’était bien gardé d’apparaître lundi, laissant s’exprimer plutôt les créanciers, a choisi l’île d’Ulysse, héros de la mythologie grecque dont les épreuves sont racontées dans l’Odyssée d’Homère au 8ème siècle avant Jésus-Christ.
Lundi, les dirigeants de l’Union européenne (UE), le président du conseil européen Donald Tusk ou le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, mais aussi les dirigeants allemand et français, ont salué la sortie de la Grèce des plans d’aide en louant « les efforts et les sacrifices des Grecs » ainsi que « la solidarité » des Européens lors de la crise de la dette.
Ils ont toutefois prévenu qu’Athènes doit continuer à respecter ses engagements vis-à-vis de ses créanciers, et poursuivre des politiques strictes pour réaliser des excédents budgétaires élevés permettant de rembourser ses dettes.
La Grèce est le dernier pays, après le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et Chypre, à sortir des plans d’aide internationaux qui leur ont évité de sombrer pendant la crise, et d’entraîner peut-être la zone euro avec eux.
Ayant reçu au total de ses créanciers (FMI, UE et BCE) 289 milliards d’euros de prêts en trois programmes (2010, 2012 et 2015), le pays a dû en échange procéder à des réformes drastiques et très douloureuses.
DOSSIER : Grèce et sa crise économique