Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy a regretté les propos du président français, Emmanuel Macron, au sujet de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne (UE).
Dans un communiqué écrit publié jeudi, Aksoy a indiqué déplorer profondément les propos de Macron qui avait déclaré, lors d’une conférence, que « le projet du président Erdogan est panislamique et va à l’encontre des valeurs européennes », et que « la Turquie du président Erdogan n’est plus celle du président Kemal (Ataturk) ».
Ce dernier a rappelé que la Turquie a traversé une période difficile à la suite de la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016.
« Mais l’état d’urgence a été levée le mois dernier, la Turquie est rentrée dans une période ordinaire et avec l’entrée en vigueur du système de gouvernement présidentiel, elle rentre dans une période de progression sur les réformes voulues par l’UE », a-t-il souligné.
« Les déclarations de Macron au sujet de notre pays montrent à quel point, malgré nos multiples explications sur différentes plateformes, il est loin de comprendre les réalités de la Turquie, a poursuivi Aksoy. Affirmer que notre pays, qui historiquement, politiquement et géographiquement est un morceau indissociable de l’Europe et qui a toujours assumé ses responsabilités pour assurer la sécurité du continent européen, est ‘contre l’Europe’, n’est pas en accord avec la réalité. »
Aksoy a insisté sur le fait que la Turquie, en tant que membre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et candidat à l’adhésion à l’UE, dispose déjà d’un partenariat privilégié et stratégique avec l’UE.
« Mais il est évident que ces relations ne constituent en aucun cas une alternative à une adhésion pleine et entière qui est d’ailleurs la base des relations entre la Turquie et l’UE », a-t-il relevé.
Il a affirmé qu’avec le système de gouvernement présidentiel, une Turquie plus forte, démocratique et laïque est déterminée à poursuivre sur la voie d’une pleine adhésion à l’UE.
« En dépit de la montée du populisme et de la discrimination à travers le monde, notre objectif est une UE plus forte avec la Turquie, basée sur des valeurs de partages, a insisté Aksoy. Dans ce cadre, le fait que Macron ait utilisé, à plusieurs reprises, les termes ‘islamiste’ et ‘terrorisme islamiste’, a attiré notre attention. Nous souhaitons exprimer une nouvelle fois que le terrorisme n’a pas de religion, de nationalité, d’ethnie et qu’il est extrêmement erroné de faire un lien entre cette calamité et une religion. Nous rappelons à Macron qui, dans son discours a indiqué que la guerre froide était terminée, que le monde actuel est face à des épreuves encore plus complexes, imprévisibles et dangereux et que dans cette nouvelle période, l’importance d’une Turquie dans l’UE est plus forte. »