Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a estimé aujourd’hui que la France devait faire preuve d’une plus grande « solidarité et sensibilité » sur les questions d’immigration, et suspendre le refoulement des migrants qui tentent d’entrer en France par le poste-frontière de Vintimille-Menton.
Emmanuel Macron « est le premier qui devrait faire preuve de solidarité et de sensibilité en rouvrant la frontière à Vintimille », a dit Matteo Salvini après avoir eu un entretien avec le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, à Milan. Salvini a ajouté que des discussions se poursuivaient depuis des semaines avec l’Allemagne et qu’un accord sur un rapatriement en Italie de migrants qui se présentent à la frontière allemande était « à portée de main ». « Ce qui importe, pour l’Italie, c’est un jeu à somme nulle, ce qui veut dire reprendre dans notre pays les migrants qui cherchent à se rendre ailleurs, cela dans la mesure où un nombre équivalent de migrants quittera notre pays », a continué Salvini.
Salvini confirmait en cela les propos tenus la veille par son homologue allemand, Horst Seehofer, qui parlait de progrès vers un accord sur le renvoi de migrants vers l’Italie s’ils ont déjà fait une demande d’asile dans la Péninsule. Après son entretien à Milan avec Salvini, Viktor Orban a estimé mardi que l’Europe avait besoin d’une nouvelle Commission européenne et d’un nouveau parlement, qui prennent en main la protection des frontières et portent un coup d’arrêt à l’immigration.
L’eurosceptique Orban, dont le gouvernement de droite a érigé une clôture à la frontière sud de la Hongrie pour empêcher l’arrivée de migrants, a dit avoir en Salvini la première figure politique qui montre, dans les pays méditerranéens de l’Union européenne, que « l’immigration peut être stoppée en mer ». « La sécurité de l’Europe dépend de la réussite de Salvini », a résumé Viktor Orban au cours d’une conférence de presse conjointe avec le ministre italien.