La police néerlandaise a arrêté hier un homme soupçonné de préparer une attaque contre le député d’extrême droite Geert Wilders, qui veut lancer une compétition de caricatures qualifiée d’anti-islam.
Le leader populiste a annoncé en juin l’organisation d’un concours de caricatures du prophète Mahomet devant le Parlement néerlandais. L’initiative, qui devrait voir le jour après l’été, a suscité de nombreuses critiques.
Dans une vidéo publiée sur Facebook, un homme de 26 ans a évoqué une attaque contre l’organisateur du concours, ce qui a alerté la police. Le jeune homme y parle également d’une éventuelle attaque contre le Parlement, a indiqué la police dans un communiqué, qui précise que l’identité du suspect n’est pas encore connue.
« Le NCTb (centre de coordination national de la lutte contre le terrorisme, ndlr) m’a expliqué ce matin qu’un homme aurait dit sur Facebook qu’il est arrivé aux Pays-Bas pour me tuer », a indiqué Geert Wilders sur son compte Twitter.
L’homme a été appréhendé mardi matin à la gare centrale de La Haye, a déclaré la police en fin d’après-midi. Le suspect, qui est actuellement interrogé, devrait être présenté devant un juge d’instruction vendredi, est-il précisé dans le communiqué.
« C’est de la folie que cela se produise en raison d’un concours de dessins et qu’il pleuve des menaces de mort », a ajouté Geert Wilders sur Twitter. Député et chef du Parti pour la liberté (PVV), Geert Wilders est connu pour ses prises de position virulentes contre l’islam.
La semaine dernière, le Pakistan a exprimé son vif désaccord avec la tenue de cette compétition jugée « blasphématoire » et convoqué un haut diplomate néerlandais à Islamabad. Le concours a été qualifié d' »irrespectueux » et de « provocateur » par le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, qui a cependant indiqué soutenir la liberté d’expression.
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Stef Blok a également précisé que cette compétition n’était en aucun cas une initiative du gouvernement. En 2004, le cinéaste et polémiste néerlandais Theo van Gogh avait été assassiné à Amsterdam par un homme voulant se venger d’un de ses films jugé blasphématoire à l’égard de l’islam.