Le président du Brésil Michel Temer a ordonné l’utilisation des forces armées pour « garantir la sécurité » à sa frontière avec le Venezuela, d’où affluent depuis des mois des réfugiés.
Il a déploré une crise qui « affecte toute l’Amérique latine ». Devant l’ampleur de cette crise et son extension, les initiatives nationales et régionales se multiplient.
« Assurer la sécurité des citoyens et des immigrants ». « Je décrète l’envoi des forces armées pour garantir la loi et l’ordre dans l’Etat de Roraima (…) du 29 août au 12 septembre », a annoncé mardi dans la soirée le chef de l’Etat, « afin de garantir la sécurité des citoyens brésiliens mais aussi des immigrants vénézuéliens qui fuient leur pays ».
« L’harmonie de tout le continent menacée ». Michel Temer a ajouté que la situation migratoire était « tragique » et « menaçait l’harmonie de quasiment tout le continent ». « Ce n’est pas seulement le Brésil qui endure ses conséquences, mais le Pérou, l’Equateur, la Colombie et d’autres pays d’Amérique latine », a-t-il dit lors d’une allocution télévisée. « Pour cette raison, nous devons trouver de toute urgence un chemin pour changer cette situation », a insisté Michel Temer, appelant « la communauté internationale à adopter des mesures diplomatiques » contre l’exode de Vénézuéliens fuyant la crise politique et économique avec de nombreuses pénuries de produits de première nécessité.
60.000 réfugiés vénézuéliens au Brésil. Le Brésil a accueilli quelque 60.000 réfugiés du Venezuela à ce jour et le Pérou, qui s’attend à en recevoir un nombre total d’un demi-million, vient de restreindre leur accès à son territoire. Le chef de l’Etat brésilien n’a pas précisé combien d’hommes étaient concernés par ce décret pris une dizaine de jours après une explosion de colère contre les migrants dans la localité frontalière de Pacaraima, où une foule d’habitants a chassé des centaines de Vénézuéliens et brûlé leurs biens.
Caracas prédit que les migrants vont « revenir ». Un gouvernement vénézuélien très isolé sur la scène internationale a assuré que les migrants allaient « revenir » grâce aux réformes économiques du président Maduro. Selon les Nations unies, sur les 2,3 millions de Vénézuéliens vivant à l’étranger, plus de 1,6 million sont partis depuis 2015. Quelque 90% d’entre eux se sont réfugiés dans les pays de la région.