Le Maroc lance une opération contre les réseaux «mafieux» de migrants

Le Maroc a lancé une opération de déplacements de migrants subsahariens destinée à « lutter contre les réseaux mafieux » qui développent leurs activités dans le nord de ce pays, selon une source gouvernementale.

Des centaines de migrants subsahariens qui se trouvaient dans le nord du Maroc dans l’espoir de pouvoir rallier l’Europe ont été interpellés et déplacés vers plusieurs destinations dans le cadre de cette opération lancée le 22 août, selon la même source.

« L’objectif est de les soustraire aux réseaux mafieux qui se sont développés dans le pays depuis la fermeture de la route via la Libye », selon la même source qui n’a pas voulu donner de chiffres précis, l’opération étant « toujours en cours ». L’opération de déplacement a été lancée après l’assaut du 22 août contre la clôture séparant l’enclave de Ceuta (Espagne) du Maroc, selon cette source. Ce jour-là, 116 migrants subsahariens sont passés en force en escaladant la double barrière de Ceuta, alors que certains jetaient des plastiques remplis d’excréments, de sang, de chaux vive et d’acides. Ils avaient été renvoyés au Maroc le lendemain, suscitant de vives critiques des ONG.

Le 26 juillet, plus de 600 migrants avaient déjà franchi la clôture de Ceuta en employant la même méthode. Deux Sub-sahariens accusés d’avoir organisé l’assaut ont depuis été arrêtés par la police espagnole. Début août, l’AMDH, une association locale de défense des droits de l’Homme, avait dénoncé des opérations de déplacements dans le nord du Maroc en critiquant leur caractère « illégal ». Entre 1.600 et 1.800 personnes avaient été à l’époque « déplacées vers des villes où les conditions de vie sont meilleures », selon les autorités locales.

Pour le Comité national des droits de l’Homme (CNDH), ces déplacements respectent le « cadre légal », comme l’a dit à l’AFP son président Driss El Yazami. Les autorités marocaines ont organisé jeudi deux réunions d’information avec des ambassadeurs marocains et européens pour leur faire savoir que « le Maroc ne jouera pas le rôle de gendarme mais respecte ses engagements vis-à-vis de la politique migratoire », selon la source gouvernementale.