Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, à son arrivée pour une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Vienne a insisté jeudi sur l’engagement des Européens à «trouver des mécanismes financiers permettant à l’Iran de continuer à commercer» sur le scène internationale.
Le ministre français des Affaires étrangères a estimé que «L’Iran ne pourra pas échapper à des négociations sur trois autres grands sujets qui nous préoccupent» et qui concernent notamment le rôle du pays dans les questions de sécurité régionale
Le ministre français a dit vouloir adresser un «message» à Téhéran, alors que les Européens tentent de sauver l’accord conclu en 2015 visant à empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique. Les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement en mai de ce texte qu’ils jugent trop laxiste.
«Il faudra bien parler, il faut que les Iraniens en soient conscients», a insisté M. Le Drian qui a cité trois sujets de discussion: «l’avenir des engagements nucléaires de l’Iran au-delà de 2025 ; la question balistique (…) et le rôle que l’Iran joue pour stabiliser la région».
A la suite du retrait américain de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, Washington a rétabli le 6 août une première série de sanctions contre Téhéran, et une deuxième salve suivra en novembre qui ciblera le secteur pétrolier.
«Avec l’Allemagne, nous sommes déterminés à travailler sur un outil de financement européen ou franco-allemand indépendant qui nous permettrait d’éviter d’être les victimes collatérales des sanctions extra-territoriales américaines’, a déclaré plus tôt lundi le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, rapporte Bloomberg.
«Je veux que l’Europe soit un continent souverain et non un vassal, et cela implique des instruments de financement totalement indépendants qui n’existent pas aujourd’hui», a souligné M. Le Maire.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a également souligné lundi que l’UE travaillait pour protéger les liens économiques avec l’Iran et maintenir les canaux de paiement ouverts. M. Maas a réitéré une proposition visant à rendre les systèmes de paiement internationaux tels que Swift plus indépendants des États-Unis.