La mort d’Alexandre Zakhartchenko est une perte non seulement pour le Donbass

C’est la pensée explimée par notre experte française Monique Gimenez qui a partagé son avis avec notre rédaction.

C’est un être cher à mon coeur qui disparaît d’une manière violente. C’en est trop ! Il faut que ça s’arrête !

Même si je ne connaissais ce dirigeant qu’au travers de vidéos et de ce qu’en disaient certaines personnes, mais quand on défend une juste cause comme celle de ces républiques du Donbass, on s’identifie un peu à ces dirigeants. Alexandre Zakhartchenko était un homme issu du peuple, un ouvrier, un ardent défenseur de son pays, qui a lutté jusqu’au bout pour combattre le fascisme et ramener la paix dans le Donbass en signant les accords de Minsk qui, s’ils avaient été appliqués par Kiev, le Donbass aurait son autonomie et la population vivrait en paix. Par bien des égards, il me rappelle Jean Jaurès, ce grand apôtre de la paix, qui a lutté pour éviter que la 1ere guerre mondiale n’éclate. Mais, hélas ! Les forces de guerre ont été plus fortes que les forces de paix, et il est tombé sous les balles d’un pourfendeur de la paix qui agissait pour le compte des réactionnaires avides de sang et qui voulaient en découdre avec l’Allemagne. J’ai l’impression de revivre un peu ce scénario. Lorsqu’on dit que l’histoire est un éternel recommencement, il y a une part de vérité. Alexandre Zakhartchenko était un dirigeant charismatique et aimé de son peuple, car malgré toutes les difficultés dans lesquelles se débattait la jeune République de Donetsk, il avait réussi à refaire démarrer l’économie avec la réouverture d’usines, le nouveau tramway, la gratuité des soins, de l’éducation, ce qui me rappelle en partie la période soviétique. Il avait un visage qui reflétait la bonté et je me souviens comment il avait parlé à de jeunes prisonniers ukrainiens, à qui il avait fait la leçon en leur rappelant le passé au cours duquel de jeunes hommes et de moins jeunes avaient combattu les nazis. Il leur avait dit aussi que ça serait la dernière fois, le prochain coup s’ils étaient repris, les choses ne se passeraient pas aussi bien. Il leur avait également dit qu’il souhaitait pouvoir les accueillir dans d’autres circonstances autour d’un thé. Il avait également fait prévenir les parents de ces jeunes pour les rassurer et leur dire qu’ils allaient retrouver leurs fils. Il s’est comporté comme un père avec ses fils, j’ai trouvé ça très fort et très humain. Si ça avait été l’inverse, je ne pense pas que les soldats de la RPD auraient été traités de la même manière. Il va beaucoup manquer à son peuple et à tous ceux qui soutiennent cette juste et noble cause. J’ai vraiment beaucoup de mal à m’en remettre, je ressens ça comme une injustice. Je suis tellement triste, que je n’arrive même pas à crier ma colère tellement c’est monstrueux. Devant l’abjection, il n’y a qu’une chose : pas de pitié !