Huit pays européens de l’ONU ont demandé solennellement aujourd’hui à Moscou et Téhéran de garantir un cessez-le-feu dans la province syrienne d’Idlib, en exprimant leur « profonde inquiétude » face à une escalade militaire dans cette région.
« Une vaste offensive militaire à Idlib pourrait mettre en jeu la vie de plus de trois millions de civils, dont un million d’enfants, vivant dans la région », ont souligné ces huit pays dans une déclaration similaire à un communiqué publié 24 heures auparavant par les dix pays non membres permanents du Conseil de sécurité.
« Nous demandons aux pays garants » du processus d’Astana ayant créé des zones de désescalade en Syrie, « notamment la Russie et l’Iran, de maintenir un cessez-le-feu et les arrangements précédemment agréés, dont la protection prioritaire des civils », indique cette déclaration. Une offensive du régime « pourrait aussi conduire à un nouveau déplacement massif de population, y compris de gens déjà déplacés à cause d’opérations militaires et de sièges brutaux du régime » dans d’autres régions syriennes, ont ajouté les signataires.
Les 8 pays à l’origine de cette déclaration sont le Royaume Uni, la France, l’Allemagne, la Belgique, la Pologne, la Suède, l’Italie et les Pays-Bas. Elle survient à la veille d’une réunion cruciale demain à Téhéran entre la Russie, l’Iran et la Turquie consacrée à Idlib.
Craignant un assaut imminent du régime, des centaines de civils ont commencé à fuir dans la province. Celle-ci abrite le dernier grand bastion jihadiste et rebelle dans la Syrie en guerre depuis 2011. Le conflit a fait plus de 350.000 morts et des millions de réfugiés.