Nikol Pashinyan ne voit aucune faille dans les relations arméno-russes

Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a minimisé les problèmes dans les relations d’Erevan avec Moscou, les qualifiant de « processus de travail dans son cours naturel ».

Répondant aux questions des citoyens dans une émission en direct sur Facebook , M. Pashinyan a également annoncé sa prochaine visite à Moscou au cours de laquelle il rencontrera le président russe Vladimir Poutine. Il n’a donné aucune indication sur la date de la réunion prévue, mais a déclaré que celle-ci aurait lieu bientôt.

« Ce sera notre troisième réunion, et je suis convaincu que nous discuterons de nombreuses questions à l’ordre du jour de nos relations et trouverons des solutions à de nombreux problèmes », a déclaré le chef du gouvernement arménien.

« Bien sûr, je ne veux pas affirmer que tous les problèmes possibles seront résolus, mais je peux certainement dire que notre coopération naturelle se poursuit. Et je suis convaincu que cela se poursuivra de manière naturelle. ”

Certains analystes ont récemment laissé entendre que la Russie était contrariée par plusieurs initiatives du nouveau gouvernement arménien, notamment des poursuites contre l’ancien président Robert Kocharian et plusieurs anciens hauts responsables accusés de porter la responsabilité de la répression meurtrière post-électorale en 2008. Youri Khachaturov, ancien vice-ministre arménien de la Défense qui préside actuellement l’Organisation du Traité de sécurité collective dirigée par la Russie, est également accusé d’avoir voulu « renverser l’ordre constitutionnel ».

En juillet, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé les poursuites, arguant qu’elles étaient contraires aux engagements pris par les nouveaux dirigeants arméniens de ne pas « persécuter leurs prédécesseurs pour des motifs politiques » mais a ajouté qu’il considérait que c’était« l’affaire interne » d’Erevan.

Nikol Pashinian, qui a joué un rôle clé dans les manifestations de 2008 en tant qu’opposant, a minimisé la critique russe le 10 août. Il a dit que Moscou devrait « s’adapter » aux nouvelles réalités politiques de l’Arménie.

Selon le site officiel du Kremlin, le président russe Vladimir Poutine a téléphoné à Kotcharian le 31 août pour le féliciter à l’occasion de son 64e anniversaire.

Le Kremlin n’a donné aucun autre détail dans sa lecture officielle de l’appel téléphonique intervenu deux semaines après la promesse de Kocharian de retourner en politique active et de défier le gouvernement arménien actuel.

Par ailleurs, l’agence de presse russe Interfax a rapporté vendredi que Moscou avait refusé d’extrader un autre ancien ministre arménien de la défense, Mikael Harutiunian, qui vivrait probablement en Russie en Arménie, au motif qu’il est également citoyen russe. Un porte-parole des procureurs arméniens a en effet nié le rapport, affirmant toutefois qu’ils ignoraient où se trouvait Harutiunian, recherché en Arménie pour des accusations découlant de son rôle présumé dans la répression postélectorale de 2008.