Le président nicaraguayen Daniel Ortega, dans un entretien à la chaîne de télévision France 24, se dit ouvert à une rencontre avec Donald Trump au siège des Nations unies ce mois-ci à New York, malgré les « menaces » américaines contre son gouvernement.
Plus de 300 personnes ont été tuées et 2.000 blessées dans les violences politiques depuis avril au Nicaragua. Provoqué initialement par un projet gouvernemental de baisse des retraites conçu pour réduire le déficit de la sécurité sociale, le mouvement de protestation s’est élargi notamment du fait de la violence de la répression. Le 5 septembre, les Etats-Unis ont estimé que la situation au Nicaragua représentait une menace pour la sécurité de la région.
« Nous sommes menacés », déclare Daniel Ortega à France 24, dans une interview diffusée aujourd’hui. « Nous ne pouvons rien exclure de la part des Etats-Unis. Nous ne pouvons pas exclure une intervention militaire », ajoute-t-il. Il accuse Washington de former des groupes armés qui sèment le désordre dans son pays et repousse une nouvelle fois l’idée d’une élection présidentielle anticipée, qui selon lui ne servirait pas les intérêts du pays. Le prochain scrutin présidentiel au Nicaragua est prévu fin 2020.
Interrogé sur une éventuelle rencontre avec le président américain, il rappelle qu’il avait vu Ronald Reagan en marge de l’assemblée générale des Nations unies dans les années 1980. « Il est nécessaire de dialoguer avec une puissance comme les Etats-Unis », dit-il. « L’Assemblée générale de l’Onu pourrait être une occasion (de rencontrer Trump). J’aimerais y aller. » L’assemblée générale s’ouvrira le 24 septembre à New York.
Daniel Ortega souligne qu’il veut rétablir le dialogue avec ses opposants et qu’il a approché l’Espagne et l’Allemagne pour tenter de faciliter une reprise des discussions. Ancien chef de file de la guérilla sandiniste qui a dirigé le pays de 1979 à 1990, Ortega est revenu au pouvoir en 2007. Il a été réélu en novembre 2016.