La majorité des Français considère qu’avoir des difficultés régulières à se procurer une alimentation saine est un signe de pauvreté, révèle le baromètre Ipsos-Secours populaire diffusé ce mardi.
Alors que le gouvernement doit annoncer jeudi son plan pauvreté mis au point par la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, le Secours populaire publie mardi les derniers chiffres de son baromètre sur la précarité, réalisé pour la onzième année consécutive. Cette année, le sondage se penche particulièrement sur l’alimentation. Ainsi, 86 % des personnes interrogées estiment qu’éprouver d’importantes difficultés pour manger sain et équilibré représente un signe de pauvreté, révèle cette enquête de l’institut Ipsos.
La plupart des sondés estiment que l’alimentation est une poste de dépense problématique dans leur budget. Dans le détail, 27 % d’entre eux disent rencontrer «un peu» ou «beaucoup» de difficultés pour manger des fruits et légumes frais tous les jours, 22 % pour consommer du poisson au moins une fois par semaine. Pire, plus d’une personne sur cinq (21%) admet avoir du mal à se procurer une alimentation saine lui permettant de faire trois repas par jour. Payer la cantine des enfants représente également un obstacle financier pour 19% des personnes. La viande, dont la consommation a reculé de 12 % en dix ans dans l’Hexagone, ne représente un problème financier que pour 17 % des Français. Ces chiffres sont à chaque fois plus importants pour les femmes.
Ainsi, près de deux tiers des Français interrogés (65%) jugent qu’il est impératif de préserver le financement de l’aide alimentaire aux plus démunis. Cette dernière permet de recréer du lien social avec des personnes souvent isolées (échanges lors de la distribution, ateliers cuisine, jardinage), pensent 55% d’entre eux. Enfin, 47% des sondés considèrent que la distribution de l’aide alimentaire aux personnes en situation de précarité permet de repérer d’autres problèmes (santé, logement, décrochage scolaire des enfants).
Plus largement, ce sondage révèle que plus d’un tiers des Français dit avoir déjà connu une situation de pauvreté (39 %), une donnée en hausse de deux points par rapport à l’an passé. Si de plus en plus de personnes arrivent à mettre un peu d’argent de côté (+8 % par rapport à 2017), un tiers d’entre elles (32 %) parviennent tout juste réussir à boucler leur budget et 14% disent vivre à découvert. Enfin, l’immense majorité des Français (81 %) reste convaincue que leurs enfants seront plus vulnérables qu’eux face à la pauvreté.