Enseigner l’arabe à l’école : « Une fausse bonne idée »

Pour Luc Ferry, philosophe et ancien ministre de l’Education nationale, enseigner la langue arabe à l’école risque « de faire entrer l’islamisme dans l’Education nationale. »

« Est-ce qu’il s’agit de lutter contre l’islamisme ou de le faire entrer dans l’Education nationale ? »

Mardi, au micro de Europe 1, l’ancien ministre de l’Education nationale, Luc Ferry, s’est montré assez sceptique à l’idée que l’apprentissage de l’arabe soit renforcé à l’école publique. C’est ce que préconise un rapport de l’Institut Montaigne dévoilé dimanche. Selon Hakim El Karoui, qui a rédigé ce rapport autour d’un Islam de France, enseigner l’arabe à l’école permettrait d’anticiper tout prosélytisme.

« Très peu de contrôle sur le recrutement ». « Je pense que c’est une fausse bonne idée. L’Éducation nationale a très peu de contrôle sur le recrutement. Qui va enseigner ? Est-ce que ce sera une islamisation de l’Education nationale ? Est-ce que c’est une bonne idée pour lutter contre l’islamisation de la France ? Je ne sais pas… »

L’apprentissage précoce, « un très bon projet ». En revanche, l’ancien ministre estime qu’un apprentissage des langues précoce « quelles qu’elles soient, arabe ou autre langue », comme le recommande Jean-Michel Blanquer, actuel ministre de l’Education, « est un très bon projet ». « C’était mon grand projet de faire enseigner les langues étrangères dès le CP », insiste Luc Ferry. « Tous les biologistes nous le rappelle, après 12 ans la plasticité des connexions neuronales se fige et l’on n’apprend plus aussi aisément qu’avant ».