Moscou accuse les terroristes syriens de «mettre en scène» une attaque chimique

La Russie a affirmé aujourd’hui que les combattants syriens préparent la mise en scène d’une fausse attaque chimique qui serait ensuite attribuée au Damas officiel, près d’Idleb (nord-ouest), dans le dernier fief de l’EI.

Depuis le début de la guerre en Syrie, les pays occidentaux ont accusé à plusieurs reprise Bachar al-Assad d’avoir usé d’armes chimiques contre la population civile, des accusations à chaque fois niées par Damas et son allié russe qui en ont accusé des terroristes.

Citant des habitants d’Idleb, le ministère russe de la Défense assure que des équipes de télévision de plusieurs chaînes moyen-orientales ainsi que « la branche régionale d’une importante chaîne américaine d’informations » sont arrivées à Jisr al-Choghour, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest d’Idleb. « Ils tournent une provocation mise en scène pour montrer soi-disant l’armée syrienne mener une attaque chimique contre des civils », ajoute l’armée russe dans un communiqué, précisant que ces images seront remises « d’ici la fin de la journée » aux chaînes de télévisions qui les diffuseront sur les réseaux sociaux.

Dans le « scénario » décrit par l’armée russe, les Casques blancs syriens, des sauveteurs actifs en zone rebelle, « viendront en aide aux habitants de Jisr al-Choghour » après le soi-disant usage de chlore et de barils de bombes par l’armée syrienne. Samedi, le porte-parole de l’armée russe Igor Konachenkov avait déjà assuré que des responsables du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (formée de membres de l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) et des Casques blancs s’étaient mis d’accord pour mettre en scène une attaque toxique.

La Russie avait aussi accusé fin août les combattants syriens de préparer une attaque chimique dans la province d’Idleb pour pouvoir ensuite en accuser Damas et donner un prétexte aux Occidentaux pour frapper les positions de l’armée syrienne dans la région. En avril, les forces américaines, britanniques et françaises avaient lancé des missiles sur des cibles syriennes en réponse à l’attaque présumée au sarin et au chlore à Douma, près de Damas, qui avait fait 40 morts.

Dernier grand bastion insurgé, la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, semble sous la menace d’une attaque imminente et l’ONU y redoute une catastrophe humanitaire en cas d’offensive.