Avant d’essayer de parler du sujet de l’eglise ukrainienne, il conviendrait tout d’abord d’évoquer pourquoi l’Ukraine en est arrivée à cette situation, car si on ne fait pas l’historique on ne peut pas comprendre pourquoi on en arrivé là et les problèmes de l’église orthodoxe découlent de la situation actuelle.
Pour expliquer les choses, je me suis appuyée sur une interview d’Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine. Voici ce qui ressortait de cette interview.
Avant 1914, les pays impérialistes ont souhaité mettre la main sur l’Ukraine qui appartenait à l’empire russe, qui était une partie substantielle sur les plans historique et économique, et qui a été un objectif facteur de conflits permanents.
Il faut se rappeler que les deux guerres mondiales ont eu pour un de leurs enjeux la question ukrainienne, et qu’on retrouve finalement les mêmes protagonistes aujourd’hui dès la fin du XIXeme siècle avant 1914 ou depuis 1914, période pendant laquelle la Russie détenait une grosse partie de l’Ukraine, notamment la partie orientale, et l’autre partie étant sous contrôle de l’Allemagne qui avait relayé l’Autriche, et qui voulait toute l’Ukraine.
Dès l’entre-deux guerres, les USA trouvent que c’est une zone très intéressante, puisque c’est un enjeu majeur de leur présence en Europe. L’Ukraine est un enjeu vital pour la Russie et pour les autres pays européens, puisque c’est le grenier à blé de l’Europe, c’est également un trésor minier, notamment dans le Donbass, et qui le reste.
Un publiciste polonais d’extrême-droite, pas vraiment anti-russe qui a exposé en 1930/31, disait que tous les impérialismes se disputaient l’Ukraine, et que la Russie ne supportait pas qu’on la lui arrache car ça reviendrait à lui « arracher les dents ». Ils voulaient contraindre l’Ukraine à être un pays consommateur et pas producteur. Cela reste en partie vrai, et que finalement c’est un enjeu qui n’a jamais cessé, et qui a pris un aspect idéologique mais seulement apparent qui explique, d’ailleurs, qu’on puisse accueillir officiellement en France une personnalité qui est national-socialiste et qui est connue comme tel. Ce personnage est l’équivalent d’un dirigeant hitlérien de moindre rang, tout simplement parce que l’enjeu économique ukrainien a pris les atours à partir de 1930 qu’il n’a jamais quittés ou presque jamais depuis la famine dite génocidaire ukrainien qui n’était ni génocidaire, ni exclusivement Ukrainienne.
Ce qu’il faut savoir à propos de l’Holodomor, c’est une campagne de 1933 à la fois américaine et allemande, c’est la presse first aux USA, le régime hitlérien et ses alliés qui se sont emparés de cette affaire, qui est le prétexte officiel à la présence d’un dirigeant nazi ou ouvertement nazi en France, et qui sert de prétexte à une réception politique.
Les pays qui ont des ambitions sur l’Ukraine restent toujours les mêmes : USA et Allemagne. Ce résumé historique était nécessaire pour expliquer les problèmes qui se posent à l’église orthodoxe. Dans toute société, la religion sert de lien entre le fait religieux et la politique. Concernant la religion orthodoxe, elle est le poumon du monde slave et grec hormis la Pologne qui est plutôt d’obédience catholique. Cette religion revêt une grande importance pour ces populations qui remonte au premier millénaire. Le risque de ce schisme qui reviendrait à détacher l’église orthodoxe d’Ukraine du Patriarcat de Moscou avec la bénédiction du Patriarche Bartholomée qui accorderait l’autocéphalie à Kiev, pourrait déboucher sur un conflit inter-religieux car la communauté russe vivant en Ukraine n’accepterait pas ce schisme et, si en plus du conflit qui a cours dans le Donbass, on assiste à un conflit qui pourrait diviser le monde orthodoxe, cela pourrait avoir des répercussions dans les pays environnants qui sont d’obédience orthodoxe, et qui pourrait même dépasser le cadre religieux. Si cela devait déboucher sur un tel scénario, ça déstabiliserait le continent européen et, pourquoi pas, provoquer un 3eme conflit mondial.
Monique Gimenez, spécialement pour le Front d’information